Soudan: l’Union Africaine versatile sur le transfert de pouvoir
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine a prolongé de deux mois le délai accordé au conseil militaire soudanais et a demandé aux parties de mettre la dernière main aux modalités et à la durée de la transition.
Le 15 avril, le PSC avait accordé à l’armée soudanaise un délai de 15 jours pour remettre le pouvoir à un régime civil. Mais lors d’une réunion convoquée au Caire le 23 avril par le dirigeant égyptien Abdel Fattah al-Sisi, qui est également le chef de l’Union africaine, les dirigeants africains du CPS et des pays de l’IGAD ont recommandé de le prolonger de trois mois. Toutefois, lors d’une autre réunion tenue mardi à Addis-Abeba, le Conseil de paix et de sécurité a décidé de prolonger le délai « d’une période supplémentaire pouvant aller jusqu’à soixante (60) jours pour que l’armée soudanaise passe le pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par des autorités civiles. ». La déclaration souligne que cette « extension finale » est accordée pour permettre la mise en place d’une « autorité de transition dirigée par des civils ».
En conséquence, le Conseil a exhorté le Soudan à accélérer ses efforts pour parvenir à un accord sur une autorité dirigée par des civils et à finaliser « tous les arrangements transitoires, y compris les modalités, la durée et les priorités de la transition, ainsi que les structures législatives et judiciaires, qui conduiront au rétablissement de l’ordre constitutionnel « .
Les militants de la démocratie considèrent que cette décision est une violation flagrante de la Déclaration de Lomé sur la réaction au changement inconstitutionnel de gouvernement de juillet 2000, qui prévoit la suspension immédiate de l’État membre concerné. Ils indiquent également que le président égyptien affirmait que ses alliés des pays du golf soutenaient la junte militaire qui alignera le Soudan sur leurs projets régionaux. Les discussions à Khartoum entre le conseil militaire et les forces de la liberté et du changement sont entachées de suspicion et de méfiance alors que les forces démocratiques ont déclaré que la junte était infiltrée par les islamistes.
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