Bénin – Lute contre la corruption: les remèdes de Candide Ahouansou
Malgré la fermeté affichée par le régime du « Nouveau Départ » pour réduire le champ de la corruption, le phénomène semble avoir la peau dure. Pour éviter l’éternel recommencement, le diplomate béninois Candide Ahouansou propose son remède.
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La corruption a la peau dure au Bénin. Malgré l’arsenal juridique et les mécanismes mis en place pour réduire le champ d’influence de ce fléau, il résiste à tous les régimes. Même le régime du « Nouveau Départ » qui annonce « une lutte sans état d’âme » contre le phénomène peine à venir à bout de ce serpent de mer. En effet, les révélations du Conseil des ministres du 29 mai, portant malversations commises ces derniers temps montrent que le mécanisme mis en place par le régime révèle aussi ses faiblesses et pousse Candide Ahouansou à faire le diagnostic de ce mal du siècle et y proposer ses remèdes.
Les propositions de Candide Ahouansou pour lutter contre la corruption:
A nos yeux, l’avancée la plus importante en termes de lutte contre l’impunité est la prise en compte effective des rapports d’audits, a estimé le diplomate Candide Ahouansou. C’est d’ailleurs l’une des propositions qu’il fait pour venir à bout de la corruption. « Pour tenter de faire pièce à cette gangrène de corruption, nous proposons avec forte conviction »:
- La publication dorénavant et sans complaisance aucune de l’identité intégrale de tous les auteurs de malversations ainsi que des postes qu’ils occupaient au moment de leur forfait. Le but visé est simple ; faire honte et décourager de par ce fait tout acte du même genre ;
- La mise en débet systématique, non seulement à hauteur de la somme détournée, mais avec augmentation d’intérêts courant depuis la date du forfait jusqu’à son remboursement intégral. Nous insistons sur ce dernier aspect de la chose. C’est, en quelque sorte le préjudice moral causé à la société s’apparentant au pretium doloris des juristes.
- La publication par la voie des ondes et dans les principales langues nationales, de toute décision de justice consécutive aux malversations financières.
- L’ouverture d’un compte intitulé ‘’mise en débet Corruption’’. Ce sera un compte spécifique dans les livres du Trésor pour recueillir tous les remboursements d’appropriation illicite de deniers publics. Il sera soustrait du principe de non affectation des ressources et le peuple devra être tenu informé de ses approvisionnements ainsi que de ses décaissements. L’Etat devra pouvoir dire concrètement au peuple ce qu’il fait avec l’argent qu’il récupère. Est-ce un établissement scolaire bien identifié ; est-ce un dispensaire ou encore est-ce un terrain de jeu ? C’est la meilleure façon, il nous semble, d’associer le peuple aux efforts du gouvernement dans sa lutte contre la corruption et de l’encourager à dénoncer les auteurs de corruption ainsi que l’y autorise la loi.
- Ne pas nommer ministre, une personne déjà soupçonnée de corruption. En politique, un présumé coupable par le peuple est déjà coupable et tout pouvoir en place a tout intérêt à s’en départir déjà ; c’est ainsi.
- Désormais, tout ministre devrait se prévaloir d’un quitus formel de sa gestion avant de se présenter à la députation. Notre Constitution devrait se faire aux nouvelles réalités de notre environnement qui se dessinent au fil du temps. Elle devrait inclure la disposition que nous suggérons qui lui permettrait de réaménager l’article 90 portant immunité parlementaire.
- Reconnaître la responsabilité intégrale et globale du ministre de tutelle pour tout acte de malversation commis dans son département.
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