Bénin: les braqueurs défient-ils la police républicaine?

Les braquages, vols à main armée, cambriolage, violes et autres font leur grand retour dans presque toutes les communes du pays. Les braqueurs n’ont plus d’heure pour opérer. Même en pleine journée, ils dépossèdent les populations de leur bien sans que la police n’arrive à les interpeller à défaut de les en empêcher.

La police républicaine, en dépit des moyens à elle octroyés par l’Etat, est-elle incapable d’assurer la sécurité des personnes et des biens? C’est la question qui taraude les esprits des Béninois depuis quelques semaines. Le vent en poupe des hors la loi donne lieu à des commentaires au sein de l’opinion que des forces de sécurité ont soit failli à leur mission ou sont en complicités avec les malfrats. Il ne se passe aucun jour que les hommes sans foi ni loi ne dépossèdent un compatriotes de sa moto, son téléphone portable, son portefeuille, son sac ou encore son ordinateur portable. C’est le quotidien des Béninois. Il y a deux semaines, un homme dont l’épouse est césarisée, est sortie d’un hôpital en plein cœur de Cotonou pour aller s’approvisionner en pharmacie. Il a été froidement cueilli par les hors la loi. Un autre jeune homme, pas plus tard que le jeudi passé, a été charcuté à mort sur le tronçon Pahou-Cococodji.

Au petit matin du samedi dernier, les gangsters ont dépossédé un homme de sa moto sur les pavés donnant sur Womey dans la commune d’Abomey-Calavi. Cette zone est, peut-on dire sans risque de se tromper, leur nid désormais. Les cas sont légion. Pire, ce n’est plus dans les vons non électrifiées qu’ils opèrent. Dorénavant, même sur les voies inter-Etats, sous les lampadaires, ils en arrivent à commettre leur forfait. Les plus heureux échappent aux coups de machette ou de fusils sophistiqués. Les malchanceux succombent aux douleurs après avoir été proprement charcutés. Certains fripons ont le courage de s’infiltrer dans des maisons, boutiques et magasins à des heures indues pour dévaster les lieux. Les déclarations faites régulièrement dans les commissariats de police n’ont pas encore amené les patrons de la sécurité à brandir la riposte. C’est comme si de rien n’était.

Les limites de la fusion de la police et de la gendarmerie?

Si le gouvernement a décidé de fusionner la police et la gendarmerie, c’est d’abord et avant tout pour taire les querelles inutiles afin de mieux circonscrire les problèmes sécuritaires du pays. Hélas! le constat paraît tout autre. Les patrouilles qui ont fait reculer les hors la loi sont estompées. Dans certaines villes, c’est seulement en journée qu’on remarque la présence des policiers. Ils sont irréductiblement concentrés sur le respect du code de la route. Difficile de sortir de chez soi avant 7h du matin au risque de se faire avoir par les gars qui vivent dans la facilité. Certainement que la police républicaine a montré ses limites ou ses missions n’intègrent plus la sécurité des personnes et des biens. Si rien n’est fait pour corriger le tir, même en pleine journée, comme c’est déjà le cas devant une pharmacie à Parakou, les gangsters vont reprendre le contrôle des villes et campagnes. Le peuple pourra, à ce moment-là, être tenté de prendre ses responsabilités même s’il est évident que nul n’a le droit de se faire justice.

1 commentaire

comments user
Simplice

Ne serait-ce pas le prolongement des actes criminels de bandes de brigands organisés qui ont vendu leurs services à yayi et consorts?