Affaire Kadhafi-Sarkozy : l’ex-ministre de l’intérieur de Sarkozy ressort libre du tribunal
Convoqué jeudi par les juges dans le cadre de l’enquête sur les accusations de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, l’ex-ministre Brice Hortefeux est ressorti de l’audience sans mise en examen, rapporte le JDD.
« Les juges n’ont pas considéré qu’il y avait suffisamment d’indices », a argué son avocat, Jean-Yves Dupeux. Selon le juriste, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy avait échappé à la mise en examen dans l’affaire des soupçons de financement par l’ancien régime libyen de Mouammar Kadhafi de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Le JDD rapporte que l’eurodéputé LR « n’a pas répondu aux questions des juges mais il a fait deux longues déclarations pour s’expliquer sur le fond du dossier ». L’ancien ministre de l’Intérieur a par ailleurs récemment déposé une requête aux fins de saisine de la Cour de Justice de la République (CJR), seule habilitée à juger des délits commis par des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions, car il considère que ce dossier ne relève pas de la compétence des juges d’instruction.
Les accusations de Senoussi
Dans ce dossier, Nicolas Sarkozy et l’ex-secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant ont été mis en examen, notamment pour « corruption passive » et « recel de détournements de fonds publics ». Cette procédure fait l’objet de recours devant la cour d’appel. Les juges mènent depuis 2013 des investigations pour vérifier ces accusations de financement libyen, formulées par l’homme d’affaires Ziad Takieddine – lui-même mis en examen pour « complicité de corruption et de trafic d’influence actifs et passifs » – et d’anciens dignitaires du régime libyen.
Les soupçons visant Brice Hortefeux reposent ainsi sur les déclarations de l’intermédiaire franco-libanais et d’Abdallah Senoussi, beau-frère de l’ex-dictateur et ancien chef des renseignements militaires libyens. Ce dernier avait déclaré avoir « personnellement supervisé » des transferts de fonds destinés à la campagne du candidat de l’UMP. Et qu’en décembre 2005, Brice Hortefeux, alors ministre aux Collectivités territoriales, lui a remis « une feuille (avec) un nom de banque et un numéro de compte » sur lequel les fonds devaient être versés.
Une première convocation le 20 mars
Brice Hortefeux avait déjà été interrogé le 20 mars 2018 par les policiers de l’office anti-corruption à Nanterre. Devant les policiers, il avait confirmé s’être rendu chez le responsable libyen en marge d’un voyage officiel, mais assure ne lui avoir remis « aucune référence de compte ».
Le JDD révélait le 14 juillet un nouveau témoignage dans cette affaire : celui d’un ex-collaborateur de Ziad Takieddine, El-Mahfoud Ladib, qui affirme que l’homme d’affaires détenait, avant sa publication par Mediapart, la note controversée faisant état de ce financement libyen à Nicolas Sarkozy. L’homme se tient prêt à témoigner devant les juges. L’avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, a ensuite indiqué qu’il demandait son audition.
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