Bénin: Séverin Quenum de plain pied dans ce qu’il a combattu il y a trois ans ?
Le Bénin traverse depuis peu une crise politique qui risque de contaminer tous les secteurs de la vie. Ce 29 juillet 2019, deux ministres du gouvernement ont signé un arrêté déclarant de facto tous ceux qui sont recherchés par la justice apatrides. Ce qui a suscité un tôlée général au sein de la population. Ce qui paraît paradoxale, c’est la réaction du ministre de la justice il y a juste trois ans alors qu’il était avocat du présidentiable Patrice Talon.
Une ancienne vidéo fait depuis peu le tour de la toile. Il s’agit d’une intervention de Séverin Maxime Quenum dans l’affaire relative à la disparition de la souche de Patrice Talon à la mairie d’Abomey. L’avocat du présidentiable avait dénoncé le fait et a invité les populations béninoises, toutes les couches socioprofessionnelles y compris, à se lever tel un seul homme pour mettre fin à l’arbitraire. L’arbitraire parce que l’avocat Séverin Quenum était persuadé que « l’acte de naissance constate notre venu au monde ». Priver quelqu’un de son acte de naissance, dira-t-il, c’est lui dénier son existence juridique. Par conséquent, il a annoncé des actions contre les auteurs et les commanditaires de cet acte « délictueux ».
Un sursaut patriotique des activistes dans le temps a permis un rétablissement rapide de la souche pour permettre au candidat Patrice Talon d’être porté à la magistrature suprême. Il a fallu trois ans seulement pour que l’avocat personnel du citoyen Patrice Talon devenu garde des sceaux du président Patrice Talon fasse pire que ceux qu’il a combattu dans un passé récent selon plusieurs oponions. Il n’y avait aucun acte administratif ni juridique qui pourrait justifier la non délivrance d’un acte administratif à quelque citoyen que ce soit. Seulement, des soupçons pesaient sur le régime de la refondation d’avoir fait disparaître la souche d’un challenger de gros calibre. Séverin Quenum en était conscient lorsqu’il déclarait « la finalité est politique et si on laisse faire, ce sera dévastateur« .
Dans un état de droit et démocratique, on ne peut pas rendre apatride des gens et on ne peut pas non plus contraindre des gens à l’exil. Attendu qu’une révolution peut naître de frustrations en frustrations, Maxime Quenum a invité à la mobilisation citoyenne pour restaurer l’état de droit et faire « échec à toutes les intentions criminelles« .
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