Bénin – Dialogue politique: Soglo déplore le sort réservé au clergé catholique
L’initiative prise par le clergé catholique pour contribuer au retour de la paix est désormais caduque. Les acteurs politiques prennent langue depuis ce matin pour trouver des solutions consensuelles pour une sortie de crise. Le rejet de la main tendue par l’Eglise catholique est condamné par les forces de la résistance qui estiment qu’elle a été ridiculisée.
C’est désormais décidé, l’Eglise catholique ne conduira pas les discussions pour une sortie de crise. Ainsi en a décidé le gouvernement du président Patrice Talon. En convoquant le dialogue national pour ce jour avec des facilitateurs dans le rang des professionnels du droit, le président Patrice Talon vient de mettre un terme à l’initiative prise par le clergé catholique pour amener les partis belligérants à fumer le calumet de la paix.
Ce contournement de l’initiative de la conférence épiscopale est mal perçu par les forces de résistance. En effet, au cours du discours d’ouverture de l’assise de la résistance qui a eu lieu ce jour au chant d’oiseau de Cotonou, l’ancien président Nicéphore Soglo a déploré le sort qui est fait aux hommes d’église. » Nul n’ignore le rôle éminemment positif joué par le Clergé dans la mise en route du processus démocratique dans notre pays, et tous les efforts qu’il déploie depuis que l’héritage de la Conférence Nationale est mis à mal. Comme si sa démarche dérangeait, on a fait l’option de l’ignorer« , a déploré Nicéphore Soglo dans son discours. A en croire le chef de file de la résistance, le peu de crédit accordé au clergé catholique par les dirigeants actuels est une infantilisation de cette institution morale. « On a fait l’option de l’ignorer, de l’infantiliser pour recourir à des personnages douteux de notoriété publique pour conduire le pseudo dialogue, aggravant la crise de confiance« , indique-t-il.
Il importe de rappeler que lors de son dernier point de presse, le porte parole du gouvernement, le ministre Alain Orounla a largement justifié les raisons qui ont conduit à l’abandon de l’Eglise et de la société civile pour le dialogue convoqué par le chef de l’Etat. Ces raisons se résument au fait qu’il s’agit d’un débat éminemment politique qui ne nécessite pas l’implication des acteurs de la société civile.
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