Bénin – gestion de l’école primaire: les aveux de Salimane Karimou

Le ministre des enseignements maternel et primaire, répondant aux questions des internautes ce jeudi 3 octobre 2019, a levé un coin de voile sur les réalités que vivent les apprenants dans plusieurs écoles qui laissent à désirer.

Le Bénin est en train d’opérer des réformes dans le secteur éducatif. Si à ce jour, des directeurs d’école sont en déficit dans certains complexes scolaires, loin d’être une anomalie, c’est à saluer, croit savoir le ministre. Pour lui, un directeur d’école doit être « un véritable directeur. Il ne doit plus garder une classe. Il a son secrétariat, il s’occupe de la gestion financière… ». Ce qui voudra dire qu’à terme, plusieurs directeurs vont revenir à la craie étant donné que la pénurie est criarde dans les écoles primaires. Tous les complexes dont les groupes sont sur un même site auront, très prochainement, un seul directeur au lieu de deux ou trois.

L’autre réalité que le ministre a confirmé est l’incapacité de l’Etat à assumer les charges de l’école. Salimane Karimou a estimé que les 30% du budget que l’Etat injecte dans l’école béninoise est énorme. Mais, reconnait-il, cela est insuffisant pour faire face aux infrastructures pédagogiques. D’où l’implication impérative des communautés à la base. Les associations des parents d’élèves peuvent saisir le ministère afin de bénéficier de sa signature pour que les parents d’élèves apportent leur contribution à la construction de l’école.

C’est plus ou moins un aveu qui remet en cause la gratuité de l’école vantée depuis 2010. Les souscriptions que font les parents chaque année sont parfois exorbitantes au point où certains se demandent si ce n’est pas le chef d’établissement qui fomente en connivence avec le bureau Ape pour gruger les parents. Mais, cette sortie du ministre a dédouané les directeurs accusés à tort ou à raison.

Les écoles inondées en question

Quant aux écoles inondées, le ministre pense qu’il ne revient pas au gouvernement de décider du déplacement d’une école ou non. Ce sont les communautés qui ont identifiés l’endroit. Si les mêmes communautés estiment que l’eau dérangent les enfants, il faut qu’elles écrivent au gouvernement pour l’informer du déplacement de l’école vers un autre site. On leur dira les démarches à mener  pour y arriver. Voilà qui est désormais clair.