Bénin: l’appel de pied de Louis Vlavonou aux forces de l’opposition
Le président de l’Assemblée nationale est, pourrait-on dire, dans la dynamique de la décrispation de la tension sociopolitique. Dans son discours à l’ouverture de la session budgétaire ce mercredi 23 octobre, il s’est adressé officiellement et pour la toute première fois à l’opposition politique dans un langage on ne peut plus très diplomatique.
Au lendemain des élections législatives exclusives du 28 avril 2019, le Bénin a connu des crises profondes dont les séquelles demeurent. Les forces de l’opposition, en dépit des démarches du gouvernement visant à apaiser les coeurs, restent campées sur leur position. Conscient de ce que le feu n’est pas encore totalement éteint malgré les recommandations issues du dialogue politique que les forces de la résistance rejettent, Louis Vlavonou est rentré dans une position de souplesse mais aussi de diplomatie langagière pour obtenir de ses amis d’en face la décrispation de la situation.
En effet, la deuxième personnalité de l’Etat, à l’ensemble des forces de l’opposition radicale, lance un appel patriotique. « Pour nos amis d’en face, nous leur tendons la main car c’est la main dans la main qu’ensemble, dans une démarche de réconciliation, nous construirons notre beau pays le Bénin« , a-t-il déclaré. Il le dit d’autant plus que le deuxième couplet de l’Aube nouvelle invite à avoir confiance en l’avenir même si les vents violents surviennent en cours de route.
Toutefois, il rappelle, à toutes fins utiles et avec un champ lexical subtil, que la réconciliation qu’il appelle de tous ses vœux ne saura mettre sous boisseau ce qui est déjà acquis. « Pour que ce désir de réconciliation soit plus fort que tout ce qui en nous la refuse, il faut que la réconciliation soit un gain; non pas en tant qu’elle restaurerait le passé, mais en tant qu’elle le réparerait en lui ouvrant un avenir », insiste le parlementaire.
Des relations personnelles, honnêtes et ouvertes…
Répondant de façon stratégique à ceux qui clament urbi et orbi la reprise des élections législatives, Louis Vlavonou suggère « que la réconciliation passe donc par le pardon et le dépasse… Elle est l’acceptation des blessures. Elle est un processus, un changement de regard sur l’autre et dans sa propre identité, un passage par une mort… Non pas comme une résignation à une condition humaine rétrécie mais comme un appel à ne pas s’arrêter. C’est pourquoi elle n’est pas un moment du temps mais une façon de vivre« .
Toutefois, il invite ses collègues de la mouvance présidentielle à développer des relation personnelles et individuelles avec les autres afin de conjurer le mauvais sort qui plane sur le pays. Dans les pays qui connaissent des situations politiques délicates, dira-t-il, « de telles relations personnelles, honnêtes et ouvertes peuvent être le prélude d’un plus grand bien pour notre peuple ».
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.