Bénin: les questionnements de l’He Arifari Bako sur la 8è législature
L’ancien ministre du président Thomas Boni Yayi et actuel député à l’Assemblée nationale, l’He Nassirou Arifari Bako pour ne pas le nommer, n’a pas eu la langue bois lors du séminaire parlementaire qui a réuni à Bénin Royal Hôtel de Cotonou, les 83 députés de la 8è législature autour du thème: « Enjeux et défis de la 8ème législature de l’Assemblée nationale du Bénin ».
C’est en homme de science que l’honorable Nassirou Arifari Bako a présenté sa communication lors du séminaire parlementaire organisé les 19 et 20 Septembre 2019 à Bénin Royal Hôtel de Cotonou. Dans une analyse scientifique qui a surpris l’auditoire, l’ancien ministre des affaires étrangères et de la coopération sous le président Thomas Boni Yayi s’est prêté à des questionnements sur les conditions d’organisation de la dernière élection législative et sur la légitimité de ladite législature.
Selon des propos rapportés par le quotidien « Fraternité », c’est au taux de participation que l’élu du bloc républicain s’est d’abord attaqué. Présentant une communication intitulée « les défis de la fonction de représentation du parlementaire dans une législature élue avec un faible taux de participation au scrutin« , l’honorable Nassirou Arifari Bako a estimé que le faible taux de participation implique un déficit de légitimité de la huitième législature. « Si l’existence d’un parlement n’est pas la seule mesure de la démocratie dans un pays, il est tout de même l’institution majeure de la représentation du peuple. A ce titre, il est l’expression de la diversité d’opinions au sein du peuple. La qualité du processus de désignation des parlementaires doit être irréprochable » a-t-il fait savoir.
Mieux, le parlementaire dans son développement est allé loin en faisant comprendre que la notion même de représentativité dans une démocratie moderne reste fortement dépendante du principe de séparation des pouvoirs. De ce fait, poursuit-il, le parlement devient le cœur de la démocratie « où s’exprime la volonté du peuple souverain ». Cette diversité d’opinion au sein de l’institution, va-t-il souligner, contribue dans une grande mesure à créer un environnement de paix. « Le parlement est le lieu de cohabitation du couple majorité-opposition… Il est largement admis que le parlement contribue à la pacification de la vie politique, d’où la nécessité d’avoir une représentation pluraliste. Un parlement pluraliste est, dit-on, une alternative à la guerre civile« ; a-t-il souligné. Le tableau ainsi présenté, l’honorable Nassirou Arifari Bako a formulé une série d’interrogations sur la huitième législature.
Des questionnements sur la huitième législature:
Se basant sur les conditions d’organisation des dernières élections législatives, sur le taux de participation et sur la configuration politique de cette législature, l’ancien collaborateur du président Thomas Boni Yayi s’est posé une série de questions:
- Est-il acceptable qu’un quart du corps électoral élise les membres d’une représentation nationale dans un pays, quelles que soient les circonstances du moment ?
- Comment avoir une minorité de blocage dans un parlement monocolore ?
- Comment envisager la question de la représentation pour des élus issus d’un tel processus avec le divorce relatif d’avec l’électorat ?
Laissant la réponse à ces questionnements au libre arbitre de chaque élu, l’honorable Nassirou Arifari Bako a fait les déductions ci-après: Si l’abstentionnisme est l’expression de l’adhésion des électeurs à la cause des « exclus », alors, la thèse de l’usurpation électorale semble plausible. Si par contre, l’abstentionnisme est le fait de l’indifférence, alors on peut affirmer que les élus ont la légalité mais souffrent d’un déficit de légitimité qu’un bon exercice de la fonction de représentation peut permettre de corriger avec le temps.
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