Gabon – Suspension du président de la cour d’appel : les dessous d’une affaire rocambolesque

La cour d’appel du Gabon avait accepté recevoir la plainte du collectif « Appel à agir » sollicitant du Tribunal de se prononcer dans le cadre d’une expertise médicale introduite à l’encontre du président Ali Bongo. Cette affaire est devenue un conflit entre la cour d’appel et la cour de cassation qui finalement a décidé de la classer. Cette décision de la cour de cassation fait suite à une note antérieure du gouvernement qui suspendait la présidente de la cour d’appel Mme Paulette AKOLLY. Tenant à son honneur, cette dernière est montée au créneau pour clarifier les faits et donner sa version.

C’est visiblement une question de conflit d’intérêt qui a fait mettre en pause les activités de Mme Paulette AKOLLY en tant que Premier Président de la Cour d’appel judiciaire de Libreville. Cette dernière semble être la victime insoupçonnée d’un système dont les rouages vont au-delà de la « justice ». Se prononçant sur les conditions de la sanction dont elle fait l’objet, elle met en exergue un fait primordial qui devrait être un secret de polichinelle : le gouvernement ne veut pas que cette action de « Appel à agir » se poursuive. Et pour cela,  il fallait faire usage de tous les coups pour stopper tous ceux qui voudraient le contraire.

Essayant de dire le droit, ce pourquoi elle est d’ailleurs à son poste, Paulette AKOLLY n’aurait donc été victime que de son intégrité, selon certains éléments rapportés par elle. Selon donc la magistrate, ce qui lui arrive n’est qu’une « campagne de dénigrement sans nom, orchestrée contre ma personne ayant pour nul autre objet que de porter atteinte à mon honneur, à mon intégrité et remettant notoirement en cause mes compétences et mon professionnalisme ». Elle a indiqué avoir entrepris les démarches nécessaires et devant les différentes juridictions compétentes pour tenter de laver son honneur et d’entrer dans ses droits.

Tentative de radiation

Aussi, veut-elle attirer l’attention de tous sur le fait que des tractations seraient en cours afin de « me faire inopinément radier des effectifs des agents de l’Etat ». Selon Mme Paulette AKOLLY, toutes dispositions sont en train d’être prises par ses détracteurs pour lui nuire et nuire à sa carrière. En tirant sur la sonnette d’alarme, elle entend prendre l’opinion publique nationale et internationale à témoin des enchevêtrements de fausses interprétations de la loi et de « coups bas » qui se font dans le seul but de lui nuire.

 

Intégralité du droit de réponse de Mme Paulette AKOLLY

Faisant suite à la cabale médiatique ayant fait les choux gras de la presse nationale et internationale dans le cadre de l’affaire Ali Bongo Ondimba contre la coalition Agir pour le Gabon sollicitant du Tribunal de se prononcer dans le cadre d’une expertise médicale introduite à l’encontre du premier cité. Litige ayant abouti à un conflit ouvert entre la Cour d’appel et la Cour de cassation avec pour finalité, ma suspension de fonction de Présidente de la Cour d’appel judiciaire. Ainsi donc, par devoir de réserve dû à ma fonction de premier président de ladite juridiction du second degré, en ma qualité de juge du siège et de mon appartenance au corps des magistrats, j’ai jugé nécessaire de laisser s’en suivre sans intervention aucune, la campagne de dénigrement sans nom, orchestrée contre ma personne ayant pour nul autre objet que de porter atteinte à mon honneur, à mon intégrité et remettant notoirement en cause mes compétences et mon professionnalisme.

A cet effet concurremment aux actions disciplinaires, administratives, civiles, pénales, constitutionnelles présentes et avenirs introduites devant les juridictions compétentes dans le but de défendre mes droits et intérêts et laver mon honneur et ma réputation ainsi vilipendé. Je me suis autorisée à faire publiquement, toute la lumière sur les faits m’étant reprochés et qui me valent ce procès public.

A cet effet, il est annoncé que trois procédures disciplinaires préalables qui donneront suite aux actions en justice correspondantes ; ont été engagées à l’encontre de Me Bhongo Mavoungou et Me Mhintcho Soufiano en leur qualité respective d’avocat et d’huissier de justice, mandés pour la défense des intérêts d’Ali Bongo Ondimba. Et ce, devant leurs corporations respectives (Ordre des avocats et bureau national des huissiers) ou ils devront répondre entre autre d’une infraction relevant d’un abus de droit flagrante et manifeste n’ayant nul autre objet que celui de nuire.

Profitant également de cette occasion pour signifier à la communauté nationale et internationale que l’ensemble des actions engagées font suite à une demande de règlement à l’amiable introduite par mes soins, au cabinet du Ministre d’Etat à la justice restée sans suite à ce jour. Faisant référence aux très nombreuses irrégularités observées non seulement dans le cadre de la procédure ayant abouti à ma sanction que dans l’interprétation manifestement déformée de la faute m’étant reprochée afférent à l’affaire citée plus haut. Indiquant n’avoir rien à me reprocher autre que le fait d’avoir obéit à la stricte application de la loi, dans l’exercice de mes fonctions. Tel que défini par les dispositions de l’article 3 du statut des magistrats.

Sachant qu’il aurait été plus avisé de traité ledit litige en interne dans l’objet de préserver l’image et la réputation de l’ensemble du département justice régulièrement mis à l’index. Et c’est donc le refus implicite et manifeste du Ministre de tutelle qui me contraint ledit (à regret) de faire usage de tous les moyens et droits à ma disposition pour éclairer la nation sur l’injustice dont je fais l’objet pour avoir dit droit au lieu de juger les faits.

Indiquant également faire l’objet d’un règlement de compte par situation interposée dès lors que mes très nombreux détracteurs se servent aujourd’hui de ladite suspension pour me faire inopinément radier des effectifs des agents de l’Etat par le biais du recensement biométrique des agents public ayant été engagé par le gouvernement ; qui voit le magistrat que je suis n’avoir jamais été joint par la Direction Centrale des Ressources Humaines dans l’objet de recevoir et remplir la fiche de renseignement usitée, préalable à la poursuite de ladite opération. Alors que cette obligation de communication avec tous les agents en situation litigieuse avec l’administration est bien présente dans les textes organisant toutes les entités en charge de la gestion du personnel.

Fait à Libreville le 02.10.19
Mme Paulette AKOLLY
Premier Président de la Cour
d’appel judiciaire de Libreville