Bénin: pourquoi Louis Houndégnon s’oppose à la mutation de ses gardes du corps
L’ancien directeur général de la police nationale, Louis-Philippe a vu ses gardes du corps affectés lors des dernières mutations. Il réagit et s’oppose à cet acte et avance des arguments.
Dans un « Soit fait-retour » adressé au directeur général de la police républicaine en date du 7 janvier 2020, l’ancien directeur général de la police nationale, Louis-Philippe Sessi Houndégnon, annonce sa « résistance à l’illégalité ». En effet, son recours fait mention de documents. Le premier évoque le reversement de personnel de la Police Républicaine et date du 31 octobre 2019. Le second, en date du 2 décembre 2019, porte mutation de 17 fonctionnaires de Police. Pour Louis Houndégnon, cette mutation est illégale et relève d’un abus de fonction de la part de l’actuel directeur général de la police républicaine.
Alors que les actes de mutations des gardes du corps de Houndégnon trouvent leur source dans l’arrêt n°227/CA de la Chambre administrative de la Cour suprême à propos de son grade d’Inspecteur Général de Police, l’ex-patron des flics soutient vigoureusement qu’il détient toujours le titre. Le dossier étant toujours pendant devant les juridictions compétentes, Louis Houndégnon voit en ces mutations, une immixtion de l’administration dans le judiciaire. C’est pour cela qu’il exige la prise d’un autre acte administratif pour annuler celui portant affection de ses gardes du corps. Dans ces conditions, l’administration devrait « s’abstenir de toute action hasardeuse, étant désormais dessaisie », a-t-il écrit.
Les mises en garde de Louis Houndégnon
Dans le premier courrier à lui adressé, celui du 31 octobre 2019, l’actuel directeur général de la police républicaine a écrit « Monsieur le Contrôleur général de Police, Houndégnon Sessi Louis Philippe ». Cette appellation n’est pas du goût de Louis Houndégnon. Il l’a clairement martelé dans sa réponse. Il fait remarquer que « à l’heure actuelle, à s’en tenir strictement au droit, aucun décret, dans l’ordonnancement juridique de l’Etat, ne permet à personne de me désigner comme Contrôleur général de Police, sauf à vouloir m’outrager. » Pour mettre définitivement fin au débat concernant son grade, il rappelle que « l’article 5 du décret n°2018-170 du 16 mai 2018 portant reversement et reclassement de deux cents quarante-sept (247) Commissaires de Police dispose : Le présent décret qui abroge toutes dispositions antérieures, sera enregistré et publié au Journal officiel ». Ce qui veut dire que jusqu’à nouvel ordre, personne n’a le droit de l’appeler par un nom autre que « Général ».
Ainsi, il retourne au directeur général de la police républicaine ses procès verbaux et lui dénie le droit de nommer un « Inspecteur Général de Police » à moins de s’engager dans un bras de fer perdu d’avance.
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