Bénin: pour Michel Bahoun, le PRD est déjà engagé pour le second mandat de Patrice Talon en 2021

Patrice Talon lors d'une visite de chantier (janvier 2020)

Michel Bahoun, Maire de la Commune d’Akpro-Missérété, Vice-président et Délégué général, membre de la Direction exécutive nationale du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) était l’invité de l’émission « Expression Directe » de radio Gerddes Fm ce dimanche 12 janvier 2019. Dans son intervention, il a fait le tour de l’actualité sociopolitique en abordant les élections communales de 2020 et la présidentielle de 2021.

En 2021, les Béninois seront aux urnes pour élire un nouveau président. Le mandat du président actuel prendra donc fin en 2021; mais constitutionnellement, ce dernier a la possibilité de se représenter aux élections. Et c’est ce que le PRD l’encourage à faire; même si le concerné lui même avait promis faire un mandat unique.  Selon Michel Bahoun, Vice-président du PRD, le président Patrice Talon doit aller au delà des 5 ans. « Moi je crois que 5 ans ce n’est pas suffisant pour le développement. Vous savez que moi aussi je suis un homme politique et je suis de l’exécution communale. Il faut du temps pour le développement. Au fur et à mesure que vous mettez en oeuvre votre plan, vous constatez qu’il reste encore à faire », a-t-il déclaré au micro de Gerddes Fm.

Selon Michel Bahoun, le PRD est déjà engagé pour accompagner le chef de l’Etat dans cette idée de candidature en 2021. « Pour le moment, c’est celui là que nous, nous soutenons, et nous sommes d’accord pour qu’il continue son mandat au delà de 2021. Les maires PRD prochainement c’est une garantie, c’est une assurance au profit du président de la République. Pour nous, quand on dit oui, on ne revient plus en arrière pour dire non. C’est un accord de principe pour 2021.« , a dit Michel Bahoun sur Gerddes Fm.

Du « j’aviserai » au conditionnement…

La question de la candidature du président Patrice Talon en 2021 a connu à une évolution spectaculaire ses trois dernières années. En effet, Patrice Talon avait martelé à sa prise de fonction qu’il fera un mandat unique à la tête de la présidence du Bénin. « Je ferai de mon mandat unique, une exigence morale en exerçant le pouvoir d’Etat avec dignité et simplicité », avait-il déclaré. Quelques temps après, il l’a encore martelé face à la presse. « Je voudrais que tout le monde soit sûr et certain d’une chose. Si par extraordinaire, le mandat unique, cette réforme ne passait pas; à titre personnel je ferai le mandat unique pour montrer à mes concitoyens que j’y crois fermement et que en 5 ans, on peut faire le job et laisser la tâche à d’autres personnes », avait-il répondu au journaliste André Dossa.

Mais les choses ont rapidement changé au lendemain de l’échec de sa première tentative de révision constitutionnelle. Patrice Talon n’est plus sûr de faire un mandat unique. En tous cas, il pense désormais que 2021 est loin et qu’en son temps il « avisera ». Ce doute qu’il a émis sur sa candidature à l’élection présentielle de 2021 a été renforcé lors de l’entretien qu’il a accordé à RFI et France 24. Ici, le chef de l’Etat a été un peu plus concret. Selon lui, sa candidature éventuelle pour la présidentielle de 2021 dépend de trois facteurs.

« Ça dépend de ma disponibilité personnelle, de mon état d’esprit; ça dépend de l’environnement politique dans lequel nous sommes. Le troisième facteur duquel dépend une éventuelle candidature de Patrice Talon, c’est la mise en oeuvre de mon action actuelle », a-t-il déclaré le 7 novembre 2019.

Il est donc désormais clair pour tous les Béninois que le président Patrice Talon ne se soumettra certainement plus à sa promesse de mandat unique. Le jeu est désormais est ouvert et le chantre du « Nouveau Départ » pourrait se représenter à sa propre succession. Ainsi, avec le nouveau code électoral qui exige le parrainage des élus pour les candidatures à la présidentielle, le soutien du PRD serait visiblement bien accueilli par le chef de l’Etat, même s’il a déjà 83 députés qui le soutiennent.