Bénin – Arrestation d’Ignace Sossou: le dossier porté devant l’ONU pour enquête

Le dossier du journaliste d’investigation, Ignace Sossou, emprisonné depuis le 20 décembre 2019 pour avoir tweeté sur une communication du procureur de la république, est porté par ses avocats devant les Nations Unis pour enquête.

Les avocats du journaliste Ignace Sossou, emprisonné pour avoir relayé, par tweets, des propos du procureur de la république au cours d’une communication, viennent de faire un nouveau pas dans le sens de la pression pour exiger la libération de leur client, injustement mis en prison. En effet, ils viennent de demander aux Nations Unies d’enquêter sur sa détention, arguant que son cas constitue un dangereux précédent pour la liberté de la presse.

Selon « impact.sn« , ses conseils ont déposé une plainte contre le gouvernement du Bénin auprès du groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire. Le groupe de travail, basé à Genève, peut enquêter sur des cas « de privation de liberté imposée arbitrairement« .

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Pour l’un des avocats, Me Henri Thulliez, cette détention est scandaleuse et injustifiée : 18 mois de prison pour trois tweets » est une exagération. « Non seulement la liberté d’expression est réprimée, mais le droit de chaque citoyen à être informé est bafoué », fait-il remarquer.

Pour rappel, le 18 décembre, Mètonou s’est adressé aux journalistes lors d’un événement organisé par l’agence de développement des médias du gouvernement français, CFI. Dans son discours, dont une version audio est disponible en ligne, Mètonou a déclaré aux journalistes que la nouvelle loi béninoise sur les médias numériques « est comme une arme dirigée contre les temples des… journalistes ». M. Mètonou a également déclaré qu’une coupure d’Internet à l’échelle du pays, ordonnée par le gouvernement le jour des dernières élections législatives du Bénin, le 28 avril 2019, était « un aveu de la faiblesse du gouvernement ».

Le journaliste Ignace Sossou, présent à cet événement, a publié des extraits du discours de Mètonou sur Twitter et Facebook, et le procureur général a déposé une plainte à la police. Le 20 décembre 2020, des éléments de la police républicaine sont allés interpeller le journaliste à son domicile. Le 24 décembre, après un procès de quatre jours, un tribunal de Cotonou a déclaré Sossou coupable de « harcèlement par voie électronique ». Le tribunal l’a condamné à 18 mois de prison et à une amende de 350 dollars, soit environ 200 FCFA. L’avocat de Sossou n’a pas eu le temps de préparer une défense, a-t-il déclaré plus tard.