Bénin: les 3 points qui fondent le refus du parti RE de participer aux communales 2020

Le parti Restaurer l’Espoir ne participera pas aux élections communales de 2020. Pour les responsables de cette formation politique, cette élection n’existe pas. Pour justifier leur posture, ils fondent leurs argumentaires sur trois principes.

C’est un secret de polichinelle que le parti Restaurer l’espoir de l’ancien ministre Candide Azannaï n’est pas en lice pour le compte des élections communales du 17 mai 2020. Plusieurs raisons justifient ce choix du parti qui estime qu’il n’y a en réalité pas d’élection communale. Les élections Communales, indiquent-il, « C’est juste pour fariner la communauté internationale et les naïfs. C’est pour servir de la peinture sur une pourriture dictatoriale. », avait-il affirmé.

Les institutions en charge de l’organisation, 1er grief du parti RE

Le parti Restaurer l’espoir fonde son refus de participer aux prochaines élections Communales d’abord parce que selon le premier responsable du parti, les institutions impliquées dans l’organisation de cette élections « sont disqualifiées ». « Toutes les structures y compris la composition des bureaux de vote, des centres de vote sont dans l’obscurité du pouvoir. », confie-t-il au quotidien catholique « La Croix » dans une interview. Cette mainmise faite par le pouvoir sur les élections Communales par le contrôle des institutions qui y sont impliquées, indique le ministre Candide Azannaï, enlève tout caractère sérieux à cette élection.  » Quelle élection a un sens si les lois, la Constitution elle-même, les structures impliquées dans l’organisation des élections, la tenue des bureaux de vote, des centres de vote … jusqu’aux résultats, et le fichier électoral sont confisqués par une seule faction politique dans un contexte liberticide ?« , s’interroge-t-il, avant de préciser que le comportement des responsables d’institution lors des législatives passées les disqualifie. « Les structures impliquées dans l’organisation n’offrent aucune garantie de transparence et sont totalement discréditées au regard de l’image qu’elles avaient toutes, sans exception aucune, projetée d’elles-mêmes à l’occasion de la tragique et meurtrière parodie électorale d’avril 2019.« , a-t-il fait savoir

La barrière des 10% fausse la proximité

L’autre aspect qui fonde la résistance du parti Restaurer l’Espoir à participer aux élections Communales, selon le premier responsable du parti, est le principe des 10% instauré par le nouveau code électoral. « La décentralisation n’a jamais été pensée comme ça. Ce seul aspect-là vide l’essence de la décentralisation », a confié le ministre Candide Azannaï. En instituant une barrière de 10% au niveau national pour pouvoir valider le Conseil qui va être élu à Cotonou, je lie l’élection du Conseil local à l’expression du suffrage national. Autrement, la Constitution consacre une élection locale et malicieusement la loi y greffe un suffrage national, démontre-t-il. Pour lui, avec ce principe, ce n’est plus la collectivité locale qui est élue mais une collectivité nationale, ce qui à son sens tue la décentralisation qui n’a pas été pensée dans ce sens.

Une liste électorale non consensuelle

Le troisième point qui fâchent les responsables du parti Restaurer l’Espoir, qui justifient l’abstention du parti aux Communales de 2020, est la liste électorale. Pour le président du parti, la base d’une élection, c’est le fichier électoral. « Quel est le nombre d’électeurs ? C’est à la conquête de ces électeurs qu’on va, lorsqu’on va à une élection. Vous devez savoir combien ils sont avant de vous engager dans une compétition électorale. C’est pour cela que la loi impose que le fichier électoral soit géré par le Cos/Lépi, et que le Cos-Lépi soit paritaire : opposition, mouvance et les techniciens de l’administration de l’État civil et de l’Insae. », laisse-t-il entendre.

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Se basant sur ces différents points, les responsables du parti Restaurer l’Espoir marque leur refus à participer aux élections Communales du 17 mai 2020. Est-ce une décision suffisamment mûrie? Une politique de la la chaise vide que d’aucuns ont trop tôt pris pour une défection. En tout cas, c’est la position de cette formation politique qui, il faut le rappeler, n’est pas en bon terme avec le pouvoir de la rupture. Les résultats qui sortiront des urnes au soir du dimanche 17 mai 2020, nous édifiera davantage sur le bien fondé ou non de cette posture.