Création des partis politiques: le Bénin dans un recul des droits et libertés

Le politologue béninois, Mathias Hounkpè, poursuit sa série de réflexions sur la situation politique au Bénin. Dans une nouvelle publication, il livre le fruit de son analyse sur la réforme du système partisan, notamment sur le nouveau mode de création et de maintien des partis politiques.

Après sa réflexion axée sur le thème: « Soyons clairs sur ce qui se passe au Bénin ! » et ses propositions pour sortir d’une démocratie « contrôlée« , le politologue Paul Hounkpè revient avec de nouvelles réflexions. Cette fois-ci, c’est le mode de création des partis politiques et leur maintien qui est son nouveau champ d’analyse. Pour l’administrateur du programme de gouvernance politique à Osiwa (Open Society Initiative for West Africa), les nouvelles conditions de création des partis sont un véritable « recul des droits et libertés fondamentaux ». Selon le politologue, les lois applicables aux partis politiques  » devraient inclure des mécanismes susceptibles d’inciter à adopter, dans leur fonctionnement, les comportements jugés souhaitables pour le bon fonctionnement de la démocratie ».

A Lire aussi Bénin : la thérapie de Mathias Hounkpè face à la démocratie contrôlée

Se basant sur cette approche, Mathias Hounkpè estime qu’il y a des attitudes sur lesquelles la législation pertinente aurait dû insister. Pour préciser le fond de sa pensée, il donne trois illustrations desdites attitudes :

  • D’abord, il pense que le défaut de lignes idéologiques claires fait partie des reproches récurrents faits aux partis politiques, au Bénin comme quasiment partout en Afrique. « L’on devrait donc s’attendre à ce que la réforme du système partisan y attache un certain prix », indique-t-il. Mais, si la charte des partis politiques (article 3) affirme qu’ils « expriment leurs objectifs et leurs idéologies dans des programmes politiques », l’article 18 (dernier alinéa) dit que la mention de l’idéologie du parti, dans le dossier à fournir pour la déclaration du parti, est facultative. « A part cela, il n’y a plus rien d’autre sur cette question ni dans tout le reste de la loi, ni non plus dans les autres lois applicables aux partis politiques.« , a-t-il déploré.
  • Ensuite, la promotion de la femme était l’une des préoccupations des différentes tentatives des réformes politiques récentes au Bénin, rappelle-t-il.  L’on a même dû augmenter le nombre de députés au Parlement pour leur garantir des places au sein des prochaines législatures. « Pourtant, paradoxalement, on ne trouve aucune disposition susceptible d’inciter les partis politiques à promouvoir le genre dans leur fonctionnement« . Résultat, constate-t-il, ils devraient attendre juste les compétitions électorales pour aller chercher des femmes à positionner sur leurs listes, au lieu de travailler à améliorer effectivement leur participation au fonctionnement de la vie politique.
  • Enfin, Mathias Hounkpè fait remarquer qu’on ne trouve rien, dans les textes applicables aux partis politiques, qui les inciterait à faire attention à la moralité des membres qu’ils présentent pour des postes politiques (surtout par nomination). « L’opinion générale, chez nous et en Afrique, est que les partis politiques font, le plus souvent, la promotion de leurs membres les mieux à même de favoriser le parti en abusant des positions qu’ils occupent« , affirme-t-il, avant de conclure que les réformes auraient dû être mises à profit pour augmenter la responsabilité des partis politiques dans leur contribution à la gestion des affaires publiques au Bénin.

2 comments

comments user
Aziz

Le Bénin dans du sérieux maintenant. Ce n’est plus les plaisanteries d’entre temps. Fier d’être beninois.

comments user
AGOSSOU

la politique du Bénin,tu vas beau t’inscrire mais en vain,ils choisissent ceux qui sont leurs frères et sœurs qui ne sont même inscrit surla plateforme