La Libye et la Syrie vont s’allier pour combattre la Turquie

Le président syrien et Bashar Al Assad et le chef de l’armée nationale libyenne (LNA), Khalifa Haftar, ont convenu d’unir leurs forces et de faire face à « l’ingérence » turque, ont déclaré les médias d’Etat syriens.

Une délégation représentant l’homme fort de l’est de la Libye, Khalifa Haftar, a rencontré le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Muallem à Damas, a annoncé l’agence de presse d’Etat SANA. Selon le rapport de SANA, « un protocole d’accord a été signé … pour la réouverture des missions diplomatiques et consulaires ». Une première depuis la chute et l’assassinat de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi lors d’un soulèvement en 2011.

En effet, depuis 2012, la Libye n’a plus de représentation diplomatique en Syrie. Selon le chef de la diplomatie syrienne, Muallem, les missions diplomatiques seraient rouvertes à Damas et dans la ville libyenne orientale de Benghazi, contrôlées par les forces de Haftar. Les deux parties se sont également engagées à se coordonner pour « faire face à l’ingérence et à l’agression turques contre les deux pays ».

La Turquie soutient le gouvernement d’accord national (GNA) reconnu par l’ONU dans la capitale libyenne Tripoli, et a envoyé des troupes et des combattants syriens pro-turcs dans ce pays d’Afrique du Nord. Haftar, soutenu par le principal allié du régime syrien, la Russie, se bat depuis avril pour s’emparer de Tripoli du GNA. Le conflit syrien, déclenché par la répression brutale des manifestations anti-gouvernementales en 2011, a tué plus de 380 000 personnes et en a déplacé des millions.

La Ligue arabe a suspendu l’adhésion de la Syrie en novembre 2011 alors que le nombre de morts augmentait. Plusieurs puissances régionales ont suspendu leurs relations diplomatiques avec Damas après la répression brutale des manifestations par le régime du président Bachar al-Assad. Certains ont depuis rétabli ces liens. En décembre 2018, les Émirats arabes unis ont rouvert leur ambassade, suivis de Bahreïn.