Bénin: accusé de détournement, l’ex-Receveur d’Attogon s’est fait passer pour mort

La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) est tombé sur un dossier rempli d’incohérences. Il s’agit d’une affaire de détournement de fonds dans laquelle est principalement impliqué l’ex-receveur de la Poste d’Attogon (Allada), Pamphile Bonou.

A l’ouverture du dossier, dont les faits remontent à 2008, des déclarations ont donné, pour mort, le mis en cause. Mais après investigations du Parquet spécial de la Criet, il est apparu que Pamphile Bonou est toujours vivant. Selon les informations rapportées par La Nation, mardi dernier, la thèse du décès du mis en cause a été battue en brèche par le ministère public. « Selon Célestin Kponon, l’inculpé vit toujours. Il dit fonder sa conviction sur les déclarations du père de l’accusé, Toussaint Agossa, auditionné sur procès-verbal à Akpadanou dans la commune d’Adjohoun », rapporte le média du service public.

Ces informations, apportées par le ministère public, contredisent celles du délégué d’Attogon. Ce dernier aurait déclaré que le mis en cause, Pamphile Bonou, est décédé des suites d’une crise cardiaque. Mais cette déclaration n’est en réalité pas attesté par un acte officiel. En ce qui concerne les informations du Parquet spécial annonçant que le mis en cause est encore vivant, la Cour s’est montrée prudente, car quelques incohérences sont observées sur les documents produits.

Incohérence sur l’identité du père de l’accusé

Le géniteur de l’accusé, qui a déclaré que son enfant est toujours vivant et se serait réfugié dans une église, a deux identités. Toussaint Agossa et Toussaint Bonou sont les identités que portent cette même personne. Face aux inquiétudes de la Cour, le ministère public rassure qu’il s’agit bel et bien de la même personne, géniteur de l’accusé.

Le ministère justifie l’incohérence par le fait que les populations « ne maîtrisant pas le Code des Personnes et de la Famille se permettent de se donner une certaine liberté lors de la déclaration de naissance de leurs enfants », rapporte La Nation. Face à ces éléments qui créent un flou autour du dossier, la Cour a décidé de renvoyer le procès afin d’avoir plus d’éléments pour situer chaque partie.

Les faits reprochés à Pamphile Bonou

L’ancien Receveur de la Poste d’Attogon a été épinglé suite à une mission de contrôle menée par l’inspection technique de la Poste. Le rapport de la mission avait évoqué un déficit de 4 374 640 FCfa. Des irrégularités ont été aussi identifiées dans la vente de cartes Sim et des cartes de recharge GSM. Interpellé et placé sous mandat de dépôt le 23 juillet 2008, il jouit depuis le 23 décembre 2009 d’une liberté provisoire.