Covid-19 au Bénin: le médecin traitant du 1er cas de décès donne sa version des faits

Le Bénin a enregistré ce lundi 6 avril 2020, son premier cas de décès lié au Coronavirus. Dans son communiqué, le ministre de la Santé a semblé accusé la clinique qui s’est occupée de la patiente, d’avoir fait preuve de légèreté dans la prise en charge. En quarantaine depuis quelques heures, le médecin de la patiente a donné sa part de vérité.

Contrairement à ce que laisse transparaître le communiqué du ministre, la clinique mise en cause, en particulier le médecin traitant dit ne rien se reprocher dans la mort de la patiente. Selon ses dires, il a été mené en bateau par la patiente qui pendant plusieurs jours n’a pas avoué qu’elle revenait d’un pays à risque.

« La dame a menti sur toute la ligne. Elle est venue lundi matin pour trouble anxieux parce qu’elle aurait perdu des millions, et pour vertige. On lui a fait un bilan, elle est revenue le soir à ma garde, avec diarrhée et toux. Je lui ai posé les mêmes questions..la dame a menti », a-t-il déclaré.

A l’en croire, si la dame avait collaboré très tôt, la clinique n’allait jamais la recevoir; mais l’envoyer directement au centre d’isolement à Cotonou « …quand tu viens chez nous et tu présentes les signes, on ne te reçoit même pas… », a-t-il expliqué. La dame a fini par donner une piste lorsque la situation avait commencé par s’aggraver. Elle a confié au médecin avoir été en contact avec quelqu’un qui est revenu du togo.

Quel intérêt la clinique Mahouna a , à garder de pareils cas?

« C’est le mercredi quand elle a vu que ça n’allait pas qu’elle a dit qu’elle aurait été en contact avec quelqu’un qui est venu de Lomé… » explique  le médecin qui fait savoir que « jusqu’à ce qu’elle meurt, c’est ce qu’elle a dit. Qu’elle n’a été en contact qu’avec une seule personne. » « J’ai posé la question à sa sœur, pour savoir si la dame est partie en voyage, elle m’a dit non. Quel intérêt la clinique Mahouna a , a gardé de pareils cas? » se demande-t-il.

A en croire ses propos, depuis mercredi qu’il a commencé à joindre les numéros verts (51020000 et le 51040000) ouverts dans la lutte contre le coronavirus, ce n’est que « le vendredi qu’ils sont venus faire le prélèvement. » et « jusqu’à dimanche, ils n’ont pas amené le résultat. »

« J’ai fait pression, on me dit qu’ils ont 425 prélèvements et que ça ne peut même pas être le dimanche là. Or, la dame elle desaturait avec 12l d’oxygène, elle était à 55% de saturation. « Depuis mercredi, on faisait tout pour que la dame quitte Mahouna. Nos autorités sont en train de nous mentir, c’est du mensonge. » a déclaré le médecin traitant dans un message audio.

Il a aussi confié avoir contacté des responsables sanitaires au niveau départemental pour exposer le problème. En définitif, il affirme avoir fait son travail et ne se reproche visiblement rien.

3 comments

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Sagess

Tout ça à cause de l’entêtement à laisser nos frontières ouvertes.
Si on avait fait preuve d’anticipation en fermant nos frontières tôt, on ne serait pas en train de dépenser nos maigres ressources dans des hôtels, sans compter des émeutes.
Je vous croyais futés.
Yé do bo noumi wê a?

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TOUTOUOLA

Croyez-moi les frontières fermées ou pas ne changerait rien. Le virus était déjà en afrique avant que L’OMS ne donne l’alerte. La situation en Europe montre très bien la complexité des mesures adéquates à adopter. On ne peut pas prendre des mesures restrictives à tout va sans savoir comment se comporte l’animal dans notre pays.
Je n’aimerais pas être à la place des gouvernants…Ils se posent les mêmes questions que vous et moi, mais en plus, ils ont la responsabilité de la survie de la population la plus pauvre. VOYONS le problème dans sa globalité. Les gouvernants ne sont pas plus à l’abri que vous et moi, c’est la grande différence dans cette affaire

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Comlan

La famille de la femme devrait être poursuivie en justice pour mise en danger de la vie d’autrui

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