« La population ne mange pas encore à sa faim », Isidore Gnonlonfoun sur les 4 ans de Patrice Talon
Le maire intérimaire de la ville de Cotonou, dans un entretien accordé aux journalistes de l’Evénement Précis, a donné son avis, sans hypocrisie, sur la gestion du président Patrice Talon, ces quatre dernières années. Il lui flanque la note passable, quant à la promotion de l’économie locale.
Appelé à apprécier le bilan de Patrice Talon, le maire intérimaire de Cotonou a reconnu les qualités, mais aussi les faiblesses de la gouvernance actuelle. Pour Isidore Gnonlonfoun, le régime de la rupture est entrain de gagner des points sur un certain nombre de chantiers. Il cite, par exemple, la réforme du système partisan et la réalisation des infrastructures. « Je salue surtout la réforme du système partisan, parce qu’elle permet de renforcer l’unité nationale. C’est la réforme qui m’a le plus enchanté. Deuxième chose, on n’est pas assez discipliné dans le pays. Aujourd’hui, le droit de grève est régulé. Le fait d’avoir discipliné les gens fait qu’aujourd’hui, on a des années scolaires apaisées. Maintenant, il faut trouver d’autres mécanismes pour répondre aux revendications des travailleurs », fait-il remarquer.
Le maire par intérim de la vitrine économique du Bénin ne s’est pas contenté des ces quelques prouesses. Il a applaudi la méthode avec laquelle le programme d’action du gouvernement est conduit. Il témoigne que tous les projets inscrits dans le Pag se déroulent comme sur des roulettes. » Quand on commence, ça va jusqu’au bout. Il y a de la méthode dans tout ce qui se fait. Quand vous prenez le projet Asphaltage, toutes les voies construites sont pourvues de canalisation. Après, il y aura l’éclairage », a-t-il noté. Le visage de l’aéroport de Cotonou, qui donne un nouvel attrait à la capitale économique, est aussi un effort louable du gouvernement, selon Isidore Gnonlonfoun. Plusieurs autres projets, auxquels la mairie de Cotonou a été associée, sont en cours de réalisation et sont bien suivis avec l’espoir de les concrétiser dans un futur très proche.
L’économie locale en souffrance
Comme nombre de Béninois, le maire par intérim de la ville de Cotonou a constaté que le panier de la ménagère est grabataire. Certes, il reconnait que la gestion d’un pays est complexe et qu’il n’est pas possible de satisfaire toutes les attentes. Cependant, il laisse son cœur s’exprimer. « …quand vous payez l’entrepreneur, l’argent circule au moins trois ou quatre fois parce que quand vous le payez, il va payer ses ouvriers ou ses travailleurs. Celui qui rentre dans le quartier, le gari qu’il a acheté aide la vendeuse de gari. Et quand elle prend son argent elle renouvelle son commerce. Ça fait que l’argent tourne et ça fait la promotion de l’économie locale. Aujourd’hui, l’économie locale qui devrait être promue par les communes n’est pas encore faite », constate-t-il avec regret. C’est fort de cet constat que le maire, candidat aux élections municipales du 17 mai 2020, déclare que « Sur le plan de la réalisation des ouvrages, on peut donner 15 sur 20, mais sur le plan de la promotion de l’économie locale, on peut lui donner 10 sur 20, parce que ce n’est pas encore ça. La population ne mange pas encore à sa faim. »
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