« Nous, journalistes…,sommes à l’image de toute notre société », Vianney Assani

Des professionnels des médias, pas des moindres, sortent de leur gong pour dénoncer le harcèlement sexuel en milieu professionnel. Vianney Assani, professeur de journalisme et représentant de Canal3 à Paris, fait une auto-critique et en appelle à une prise de conscience collective pour sauver les filles et femmes des médias.

Dans un texte publié ce lundi 4 mai sur le harcèlement sexuel dans les médias au Bénin, un journaliste qu’on ne présente plus, Vianney Assani, a saisi sa plume pour dénoncer, avec la rigueur qu’il faut, le phénomène. « …oui, nous avons d’ailleurs tous péché, ne serait-ce que par notre silence voire notre inaction pour certains. Mais nous, journalistes et patrons des médias, sommes à l’image de toute notre société », écrit-il.

Au-delà de la pression, Vianney Assani trouve que c’est un problème sociétal qu’il faut avoir l’audace d’éradiquer. La gangrène a pour origine, à l’en croire, « une recherche effrénée de la « gratification » sexuelle passée dans les usages comme étant quasiment normale, admise, partout : dans le monde des médias, mais aussi dans toutes les autres corporations de notre société. »  Il souhaite que le débat soit ouvert pour que les victimes se prononcent, pour que le tir soit corrigé au lieu de cristalliser les attentions sur les acteurs des médias.

Mon message n’est pas un mea-culpa personnel. Mais oui, nous devons faire notre auto-critique. Oui, pas tous mais pour beaucoup, nous avons fauté; oui, nous avons d’ailleurs tous péché, ne serait-ce que par notre silence voire notre inaction pour certains. Mais nous, journalistes et patrons des médias, sommes à l’image de toute notre société.

Tandis que notre société est à l’image du reste du monde; oui, pas tous mais pour nombre d’entre nous, c’est le moment où jamais d’assumer nos erreurs : une recherche effrénée de la « gratification » sexuelle passée dans les usages comme étant quasiment normale, admise, partout : dans le monde des médias, mais aussi dans toutes les autres corporations de notre société. Sans exception aucune.

Oui, nous journalistes et patrons de médias, acceptons d’être jugés et condamnés, le cas échéant, pour des comportements inadmissibles vis-à-vis de nos consœurs, mais notre société doit accepter le débat pour tous : les universités, les collèges, les administrations, et même dans nos cercles religieux et nos maisons. Ce sera justice pour tous.

Ce sera justice pour toutes celles qui souffrent ou ont souffert de nos indélicatesses et de nos violences sous toutes formes. Nous pouvons, au besoin, ouvrir antennes et colonnes pour faire ce débat, cette auto-critique collective et non subir le procès d’une profession et de quelques collègues sur les réseaux sociaux. Oui à une thérapie collective pour une guérison collective.

Pour la vérité, la justice et la réconciliation. Mais Il faut surtout désormais que ça change. Hic et nunc. Nous pouvons certes continuer à séduire, et bien sûr à être séduits (suivez mon regard). Nous pouvons continuer à aimer, nous aimer, et même nous épouser, si le cœur nous en dit, entre collègues, entre autorités et subordonnées : dans les médias, les facultés, les casernes, les entreprises, partout et en tout milieu, mais nous devons par-dessus tout respecter plus que jamais le NON de la femme : dans les médias mais aussi partout ailleurs.

Et notre monde s’en portera mieux. Ici comme là-bas…

Vianney ASSANI, journaliste

Ancien professeur de journalisme et de communication à L’ISMA, à l’ENAM et à HECM,

Correspondant de Canal 3 à Paris,

Directeur Général de l’Agence Melting Prod (PARIS)*

1 commentaire

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TOUTOUOLA

VOILA quelqu’un qui prend ses responsabilités. Et qui est prêt à jouer sa partition désormais.