Bénin – Affaire Gracia Prunelle: le verdict final et le compte rendu complet du procès

Les auteurs présumés de la mort de Prunelle Gracia, 7 ans, assassinée le 03 février 2020, à Cotonou, ont été jugés à l’ouverture de la session criminelle, qui s’est ouverte ce lundi 15 juin 2020.

Les auteurs présumés, de la mort de Gracia Prunelle qui a ému l’opinion publique, ont comparu ce lundi 15 juin 2020. Un charlatan escroc du nom de Martial Zogni alias Alpha Moudjibou et son co-accusé Gratien Missigbèto Assongba, ont donc été présentés au tribunal pour l’assassinat de la petite fille de 7 ans.

Après délibération, le charlatan nommé Martial Zogni a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec trente millions de dommages et intérêts à la famille de la victime tandis que son co-accusé, le nommé Gratien Assongba alias Wiken, a été acquitté.

Si la défense de l’accusé principal n’a fait que demandé la clémence de la cour, car conscient de la gravité des faits, celle du co-accusé a démontré que la complicité de son client n’est pas établie et a demandé la relaxe.

Retour sur les faits

Après avoir vérifié l’identité des deux accusés, le juge a auditionné le premier, le Sieur Martial Zogni alias Alpha Moudjibou. Selon ses dires, c’est son coaccusé, un cybercriminel nommé Gratien Assongba alias Wiken (22 ans), qui lui aurait demandé de lui faire du « gris gris » pour réussir aisément ses arnaques. A cette demande, le Sieur Martial Zogni a exigé un montant de 18 000 francs CFA ( environ 27 Euro).

Après avoir obtenu le montant exigé quelques jours plus tard, Martial Zogni a encore demandé à Gratien Assongba de trouver une prostituée pour le rituel. Le principal accusé n’a pas précisé à quoi servira cette prostituée.

Gracia Prunelle, comme un « plan B » ?

Ne parvenant pas à trouver une prostituée (au Stade de Kouhounou premièrement, puis à Wlacodji et à Joncquet) qui acceptera le suivre et passer la nuit avec son charlatan, le charlatan (lui-même) pensa à une solution moins complexe. Celle de la petite Gracia Prunelle qui était très attachée à lui et n’hésiterait pas à le suivre. Une solution à la quelle Gratien Assongba n’a dit « ni oui , ni non » , selon les dires de Martial Zogni devant la Cour. Ces faits se déroulaient le vendredi 31 janvier.

Dès le lundi 3 février, Martial Zogni décida de mettre son plan en exécution et s’est rendu chez la maman de la fillette à son lieu de travail au quartier Missèbo (Cotonou), étant familier à la maman. C’est de là qu’il emmena la fillette chez le lui, tout en prenant soin de prendre premièrement départ en demandant à la fillette de le rejoindre au bord de la voie.

Une fois à son domicile, il commettra le meurtre avec un pilon en brisant la tête à l’enfant. Il se servira, par la suite d’un couteau, pour trancher la gorge à la fillette pour récupérer les organes devants servir au rituel. Et c’est à cet instant que la maman l’appela au téléphone pour demander d’après sa fille. Pris de peur, il n’a plus continué son forfait.

Gratien Assongba dit ne jamais accepté ce plan de meurtre

Si Martial Zogni a clairement reconnu avoir commis, seul, le meurtre de la fillette, Gratien Assongba n’a pas reconnu sa complicité. Il a dit, à la barre, qu’il n’a jamais été question d’un meurtre. Selon Gratien Assongba, face à cette proposition d’une prostituée, il a déjà commencé a avoir peur. Donc, après l’échec de la tentative de trouver une prostituée à Kouhounou, il ne s’est plus rendu ni à Wlacodji ni à Joncquet, et a pris ses distances avec Martial Zogni. Egalement par peur des pratiques de charlatanisme de M. Martial Zogni et de ses menaces, il s’est rétracté du projet et a même fui.

Ayant appris la nouvelle du meurtre de la petite fille, Gratien Assongba a dit fuir pour pour se réfugier au village, craignant d’être dénoncé comme co-auteur. En effet, Martial Zogni lui aurait défendu de ne parler de l’affaire à personne.

Rappelons que, pour brouiller les pistes, Martial Zogni s’est rendu lui-même au commissariat de Dantokpa dès le lendemain, mardi 4 février, pour déposer formellement plainte contre la mère de la fillette. Le motif était que cette dernière l’accuserait à tort de la disparition de son enfant. Interpellé puis soumis à interrogatoire, il passera aux aveux vingt-quatre heures plus tard et dénoncera un complice en cavale qui est Gratien Assongba, le cybercriminel alias Wiken.

Gracia Prunelle a été enterrée samedi 11 Avril 2020 de manière sobre, en pleine pandémie de la Covid-19, dans une commune proche de Porto-Novo, la capitale béninoise. Pour ce procès, le procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Cotonou, Elon’m Mario Mètonou, a représenté le Ministère public.

1 commentaire

comments user
Meil

On aurait pas dû libérer ce Gratien. Qu’est ce qu’il prouve qu’il n’essaiera d’avoir à nouveau de l’argent facile.

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