Dans une nouvelle tribune sur sa page Facebook, l’ancien ministre, Ganiou Soglo, s’est à nouveau penché sur l’actualité nationale et s’est intéressé au mode de gouvernance du régime de la rupture, qu’il qualifie de régime autocratique.
Depuis les dernières élections législatives, Ganiou Soglo, le fils de l’ancien président béninois, Nicéphore Soglo, se montre de plus en plus actif sur l’actualité nationale. A travers des tribunes adressées à ses abonnés et au peuple béninois, il donne sa lecture de l’actualité nationale.
Cette fois-ci, c’est la gouvernance sous le président Patrice Talon, qui fait l’objet de son analyse. Pour l’ancien ministre des sports, en science politique, un régime autoritaire se reconnait à sa mainmise sur toutes les institutions de la république: l’exécutif, le législatif et le judiciaire. « L’opposition est repoussée au rang de faire-valoir. Il explique qu’il peut y avoir des élections mais celles-ci ne sont qu’à l’avantage du régime en place.« , indique-t-il.
Selon lui, c’est le mode de gouvernance qu’expérimente, depuis 2016, l’actuel locataire du palais de la Marina, un régime autocratique. « Si formellement, les élections sont libres et encadrées légalement, le pouvoir n’hésite pas à intervenir pour mettre de côté, voire éliminer des opposants par des moyens peu démocratiques« , fait-il savoir.
Les moyens d’exclusion de l’opposition
A en croire le ministre Ganiou Soglo, dans un régime autocratique, on peut constater la présence de mécanismes, empêchant les opposants de se présenter, tels que la nécessité de recueillir des voix de parrainage de la part des députés et élus municipaux. « Lesquels sont généralement fidèles au pouvoir en place« , précise-t-il.
Selon l’ancien collaborateur du président Boni Yayi, d’autres moyens bien moins légaux sont appliqués pour exclure l’opposition: bourrage d’urnes, intimidations, pressions, corruption, diffamation ou encore privation de l’accès à certains médias. « Ce sont des pratiques courantes pour dissuader l’opposition. Il en résulte d’une part une absence de renouvellement des élites et du personnel politique, et d’autre part, la population devient blasée.« , lit-on dans sa tribune.
Le Bénin est désormais dans un régime autocratique
Le
Bénin serait totalement dans un régime autocratique, pense le fils de l’ancien président de la République, pour qui, depuis le 17 mai dernier et la parodie d’élection organisée par le régime de la rupture, l’opinion publique nationale et internationale assiste médusée au plus grand capharnaüm politique jamais organisé dans une république. «
Définitivement notre pays vient de basculer de l’autre côté de la barrière. Le régime politique du Président Patrice Talon est un régime autocratique« , affirme-t-il dans sa tribune.
La gestion de la crise pandémique à Covid-19
La gestion faite par le gouvernement de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 n’a pas échappé à l’ancien ministre, Ganiou Soglo. Selon lui, l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) présente un cliché inquiétant des conséquences de la pandémie de cette crise sur les économies de cette zone. » Cette inquiétude est corroborée par des analyses de la Banque Mondiale et du FMI qui stipulent que notre croissance sera négative des suites des effets négatifs de la crise sanitaire qui secouent le monde depuis près de 3 mois. », fait savoir l’ancien ministre.
Pour Ganiou Soglo, il serait judicieux que le gouvernement communique sur la gestion de cette crise sanitaire. « Je propose que le Président de la République, dans une allocution solennelle, nous fasse un bilan exhaustif de la gestion de cette pandémie, qu’il en tire les conséquences et qu’il remette le pays au travail. Il n’est pas encore tard pour bien faire. », fait-il savoir.
Un véritable dialogue est à envisager
Pour faire sortir le pays de l’ornière et le hisser sur le chemin du développement, il faut nécessairement que le régime convoque un dialogue inclusif. « Un véritable dialogue doit être envisagé, nos morts dont les corps sont encore à la morgue doivent trouver le repos. Justice doit être faite pour le Jeune DJAHO. Un Bénin prospère ne peut se réaliser sans ses fils en exil.« , a fait savoir l’ancien ministre de la République.
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