Bénin: la « VAR électorale » pour sauver des Maires en sursis
C’est une première, depuis l’avènement de la décentralisation au Bénin, des élections de Maires, bloquées pour défaut de candidatures ou consensus au sein des partis majoritaires. Pour lever le verrous, les députés ont lancé un regard dans le rétroviseur, pour une relecture, en procédure d’urgence, du Code électoral.
Si on était en football, on parlerait d' »Arbitres assistants vidéo (VAR) ». L’acte posé par les députés béninois, ce mardi, peut bien être assimilé à ce système institué par la FIFA. Ici au Bénin, les acteurs politiques, pris dans l’étau d’une loi, qu’ils ont eux-même votée, ont été contraints de faire marche arrière pour une nouvelle relecture de ladite loi, qui a servi pour l’élection des conseillers communaux.
Selon les députés, cette relecture permettra de lever le blocage mis sur l’élection de certains Maires, pour faute de consensus. Une vingtaine de Maires potentiels ont vu leur rêve brisé. Mais grâce à la « VAR électorale », ils peuvent encore donner vie à leur rêve, car avec la nouvelle loi adoptée, ces Maires potentiels n’auront plus à affronter des conseillers « rebelles ».
26 Maires déjà élus, des Conseils communaux installés sans élection de Maires
A la date du mardi 02 juin 2020, 26 Maires sont régulièrement élus sans grandes difficultés. Mais dans le reste des communes, les Préfets ont juste procédé à l’installation des Conseils communaux. L’étape de l’élection des Maires n’a pas pu être franchie.
Ce blocage est justifié par le fait que les conseillers communaux des partis majoritaires n’arrivent pas à s’entendre sur une candidature unique. Face au manque de consensus, les Préfets décident du report.
Trois options pour lever le blocage
- 1er cas de figure : un parti politique à la majorité absolue, le parti désigne directement le Maire et ses adjoints et le notifie au Préfet;
- 2è cas de figure : si aucun parti n’a la majorité absolue, deux ou trois partis peuvent s’entendre sur la base d’un accord de gouvernance communale et désigner l’exécutif communal;
- 3ème cas de figure : les partis n’ont pas pu s’entendre pour signer un accord, là ils vont en compétition. Les conseillers vont élire le Maire pour les départager, mais toujours à la majorité absolue.
A en croire le parlementaire, cette modification du Code électoral va permettre de mettre fin aux agissements de certains conseillers communaux qui bafouent la décision des partis. « Des conseillers une fois élus se croient indépendants, ne suivent plus les lignes des partis », a-t-il affirmé.
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