Bénin – Principe des 10%: Talon non favorable à la suppression de cette disposition

Au cours de la rencontre qu’il a tenu avec les représentants de certains partis politiques, le chef de l’Etat n’a pas esquivé la question de la relecture consensuelle du code électoral pour y soustraire certaines dispositions comme celle des 10%. 

Le Mercredi 03 Juin 2020 le président Patrice Talon a concerté la classe politique sur l’adoption d’une loi portant modification de la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin.

Au cours de la séance étendue à tous les partis politiques ayant déposé leur dossier de candidature pour le compte des élections communales et municipales de 2020, certains responsables politiques ont sollicité l’implication du chef de l’Etat pour une relecture consensuelle et approfondie du code électoral.

Les acteurs politiques qui ont affiché cette position, se préoccupaient notamment du principe des 10% inclus dans le code électoral pour avoir part au partage de suffrages et de la règle du parrainage pour l’élection présidentielle.

Le président Talon peu favorable à la suppression de ces dispositions

Sur l’article 184 de la loi  n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin qui stipule « seules les listes ayant recueilli au moins 10% des suffrages valablement exprimés au plan national, sont éligibles à l’attribution des sièges« , le chef de l’Etat qui ne reste pas fermé à une relecture consensuelle du code électoral, estime néanmoins qu’il lui parait précoce de vouloir toucher à ces dispositions.

Pour le président de la République, le modèle du système partisan tel que pensé reste certes, un peu contraignant parce qu’il « force la main » aux petits partis, notamment pour qu’ils acceptent entrer dans de grands regroupements.

Il a déploré la situation du parti du renouveau démocratique et celle de l’honorable Claudine Prudencio qui ont voulu garder leur autonomie en faisant confiance à leur poids politique dans  certaines localités du pays. Mais cet incident de parcours, estime-t-il ne doit pas pousser à déjà réviser ces dispositions.

Pour le président Patrice Talon, il faudra que les acteurs politiques jugent par eux-mêmes de la pertinence de sauter certaines dispositions dont la règle des 10% après seulement deux élections. Il reviendra aussi aux acteurs politiques de décider si c’est trop tôt d’extirper des lois les dispositions qui obligent à aller vers de grands ensembles et rester à l’étape de la sensibilisation des petits partis, fait savoir le président Patrice Talon.

A travers cette position, le chef de l’Etat montre clairement que la loi n’est pas encore bien éprouvée pour qu’on décide déjà de supprimer les dispositions querellées.