La Haye: Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à nouveau devant la CPI

L'ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé (g) et l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo (d), à la cour de la CPI, à La Haye.

La procureure de la Cour pénale internationale doit, à partir de ce lundi et pendant trois jours, défendre l’appel déposé contre l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, prononcé en janvier 2019.

Suite à l’acquittement, de crimes contre l’humanité, de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, la Cour pénale internationale (CPI) va tenir, à partir de lundi 22 juin, des audiences pour examiner la demande d’un procès en appel, formulée par sa procureure. En première instance, la procureur avait présenté 82 témoins à la barre, pour évoquer le rôle de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé dans la crise post-électorale de 2010-2011. Les juges avaient prononcé une décision d’acquittement et pointé du doigt « la faiblesse exceptionnelle » des preuves apportées par la procureure. Fatou Bensouda avait aussitôt interjeté appel.

« La procureur ne s’attaque pas au fond de l’affaire, mais à la forme »

L’accusation reproche, en substance, à la chambre de première instance, des vices de procédure lors de la remise du jugement, et une mauvaise évaluation des preuves présentées par ses substituts. Fatou Bensouda demande l’invalidation du procès et l’annulation de l’acquittement.

L’appel doit démontrer que la chambre de première instance a commis des erreurs de droit et de procédure qui ont abouti à l’acquittement, pour tous les chefs d’accusation, estime la procureure. Le but est de « voir si on peut vraiment valider cet acquittement, ou bien s’il faut refaire ce procès, pour que la procureure soit invitée à représenter les éléments de preuve », explique Fadi El Abdallah, le porte-parole de la CPI.

« La procureur ne s’attaque pas au fond de l’affaire, mais à la forme, constate Thijs Bouwknegt, spécialiste de la justice internationale à la Royale Academy des Sciences à Amsterdam. Elle demande aux juges de conclure à un « mistrial », c’était à dire, à une erreur judiciaire. Cette démarche montre que Fatou Bensouda n’est peut-être pas très sûre des preuves apportées dans son dossier « , analyse ce juriste.