Bénin: la démission de Boni Yayi des FCBE notifiée par exploit d’huissier
Ce lundi 27 juillet 2020, l’ex-président du Bénin, Boni Yayi, a acté sa démission du parti Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE). Après la publication sur sa page Facebook, il a notifié son départ du parti par exploit d’huissier.
C’est définitivement fini entre Boni Yayi et le parti FCBE. Contrairement aux déclarations des responsables du parti qui semblent espérer le retour de leur désormais ex-président d’honneur, Boni Yayi fait ses adieux aux Cauris. Selon le quotidien Matin Libre, il a par exploit d’huissier signifié sa démission aux instances du parti pour violation de la ligne politique retenue lors du congrès constitutif de Parakou.
Cette action intervient à un moment où la création d’un autre grand parti de l’opposition est agitée. Selon les informations rapportées, Boni Yayi est membre fondateur de ce nouveau parti dénommé « Les Démocrates » qui voit le jour ce mercredi 29 juillet 2020. Sur ce nouveau chemin politique, Boni Yayi a, à ses côté, plusieurs autres acteurs qui s’opposent à la gouvernance du régime en place. On peut citer entre autres, Eric Houndété, Nourénou Atchadé, Alassane Tigri.
Les trois raisons qui justifient la démission de Boni Yayi du parti FCBE
Le président Boni Yayi justifie d’abord son retrait du parti FCBE par le fait que l’animation de la vie politique assignée au parti politique par la loi fondamentale pour la préservation d’une meilleure gouvernance des affaires de la cité, est remise en cause par la volonté de soustraire aux populations la volonté de choisir librement leurs dirigeants. « Je mets l’accent sur la gouvernance électorale marquée par le choix d’enlever au peuple son droit de choisir librement ses représentants à travers des processus électoraux non-consensuels et d’exclusion », affirme-t-il dans son post.
La seconde raison qui justifie son retrait du parti des Forces cauris pour un Bénin émergent est relative à ce qu’il appelle des manœuvres politiques conduisant à un parti unique. Selon lui, les réformes « personnelles » notamment liées à la charte des partis politiques conduiront inexorablement à un « parti unique à la solde du président de la République avec la complicité de toutes les institutions de la République ». Pour atteindre cet objectif, le pouvoir avec l’aide de certains militants du parti FCBE serait entrain de transformer le parti Cauris à l’un des pôles politiques du président Patrice Talon. A en croire le président Boni Yayi, le parti FCBE tel qu’il fonctionne actuellement n’est plus un parti de l’opposition mais un pôle politique du président de la République.
La troisième raison qui a conduit le président Boni Yayi à s’opposer au fait que son parti politique s’associe à la gouvernance de la rupture est liée à la gestion actuelle à la tête de l’Etat. Selon lui, la phobie de l’opposition qui caractérise la gouvernance politique du président actuel est transportée au niveau de la gouvernance au sommet de l’Etat ; notamment au niveau des marchés publics.
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