« Ce mécanisme de parrainage est discriminant, excluant et hégémonique », Me Fatiou Ousman

A quelques mois de l’élection présidentielle de 2020, le principe de parrainage des candidats continue de capter l’énergie des analystes politiques. Critique depuis un moment sur la gouvernance de la rupture, Me Fatiou Ousman revient sur ce principe qu’il trouve discriminant et hégémonique.

A huit (08) mois de l’élection présidentielle de 2021, bien malin qui pourra dire avec certitude si cette élection se tiendra, et avec quels candidats. Le nœud gordien qui bloque toutes les initiatives dans le sens de ce scrutin reste la question du parrainage.

Un sujet qui revient encore en début de cette semaine dans l’analyse du juriste Fatiou Ousman.  Pour lui, s’il est admis, même en Afrique, que les candidats aux présidentielles peuvent ou doivent être portés par un certain soutien populaire, encore faudrait-il que ce système soit démocratique, comme notamment au Sénégal, modèle abouti et consensuel.

Un modèle dont celui du Bénin serait, à ses dires, la négation. En effet, au terme du nouvel article 44 du texte constitutionnel issu de la révision constitutionnelle du 1er novembre 2019, « nul ne peut être candidat aux fonctions de président de Ia République ou de vice-président de la République s’il n’est dûment parrainé par un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins I0% de l’ensemble des députés et des maires« .
Cette disposition a été renforcée dans l’article 132 du code électoral modifié. Pour l’avocat au barreau français, le mécanisme béninois de parrainage est fortement contestable.
Pour ce critique au régime du président Patrice Talon, les liens de contestation de ce régime sont liés aux personnes habilitées par la loi pour parrainer les candidats à l’élection présidentielle de 2021. Le praticien du droit en veut pour preuve la configuration actuelle de l’assemblée nationale constituée à 100% de partisans du président de la République.

Un mécanisme de parrainage discriminant

Le seul fait que l’assemblée nationale soit remplie de députés acquis à la politique du chef de l’Etat constitue pour Me Fatiou Ousman une discrimination des autres potentiels candidats. « Rappelons, à toutes fins, que lors de son adoption par ses préposés, l’exécutif béninois disposait déjà de 83 parrains, soit plus de la moitié du collège, qu’il n’aura eu aucun mal à compléter après les communales passant ainsi à la quasi-totalité des parrains. »

Ce mécanisme de parrainage lui semble beaucoup plus excluant quand il se rend compte qu’aussi bien l’assemblée nationale que la cour constitutionnelle, les principaux remparts de notre République  » sont désormais les instruments d’un exécutif qui n’a plus de limite. ».

En somme, tire-t-il comme conclusion, « j’ai dit discriminant et excluant ce mécanisme de parrainage… J’ajouterais hégémonique et totalitariste. »

1 commentaire

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TOUTOUOLA

Il n’a qu’à retourné à la cour faire son travail et rester à sa place. Bientôt ce sont les artisans qui viendront nous expliquer le code électoral. Les partis politiques les premiers concernés, n’ont rien dit par deux fois qu’on leur a donné l’occasion. Alors CLAP DE FIN concernant cette histoire. Quand cela n’arrange pas faut tout abandonner ou changer. Mais quand on est du bon côté, tout va bien. Heureusement que le PR n’est pas une girouette. Il assume et fait ce qu’il a décidé et annoncé de faire, c’est la meilleur façon de ne pas rater sa mission.