Bénin : Orientation, le casse-tête des nouveaux bacheliers


Le système éducatif béninois continue d’inquiéter nombre d’observateurs et d’acteurs du secteur qui déplorent, en grande majorité, l’inexistence d’une orientation éducative. Et la grande équation se pose une fois l’obtention du baccalauréat.

C’est un secret de polichinelle que la pratique d’orientation est quasi-inexistante dans le système éducatif béninois. Paradoxalement, les nouvelles théories en matière d’orientation parlent d’orientation tout au long de la vie. Mais malheureusement, l’apprenant béninois qui fait son entrée dans le système éducatif n’a pas de chance de connaître, une seule fois dans son parcours, un véritable processus d’orientation conduit par un conseiller.

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« L’orientation part depuis le bas-âge, du moment où l’enfant a vu le jour. Et ça, c’est le travail des parents qui doivent être bien attentifs pour mieux suivre leurs enfants afin de les orienter avec le temps. Dans le système éducatif, l’Etat doit mettre à la disposition des apprenants des conseillers d’orientation, du cours primaires jusqu’à l’université », a recommandé Samuel Ahoussinou, psychopédagogue.

Cédric vient de décrocher son baccalauréat série D lors de la session de juillet 2020. Pour l’heure selon le témoignage de son papa, Cédric n’a aucune idée de la filière qu’il pourrait faire à l’Université. Son papa non plus. « C’est l’équation qu’on tente de résoudre depuis la proclamation de son résultat d’admissibilité », a affirmé Joachim, papa de Cédric, le jeune bachelier. Tout comme Joachim, plusieurs parents sont dans ce « pétrin » et peinent à prendre la bonne décision.

La politique d’orientation du gouvernement

Des structures indépendantes s’investissent annuellement afin de mieux orienter les nouveaux bacheliers pour un choix de filière plus judicieux. Le gouvernement béninois s’est également investi, depuis 2007, à orienter ces acteurs qui doivent faire leurs premiers pas dans le cursus universitaire. Mais le gap est si remarquable. Le Service des Etudes et de l’Orientation Universitaire (SEOU) à l’Université d’Abomey-Calavi étant une structure presque inexistante, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique s’évertue pour mieux orienter les bacheliers.

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Pour cela, le gouvernement a mis en place un système de choix de filière. Chaque candidat au Bac choisit deux à trois filières qu’il voudrait faire une fois admis à l’université. Le ministère, le classe suivant ses notes et ses performances lors de l’examen. Le ministère organise, avant la rentrée universitaires de campagnes de sensibilisation et d’orientation des nouveaux bacheliers dans les universités publiques du Bénin suivie d’une étude de dossier pour la sélection des nouveaux bacheliers dans les établissements de formations professionnelles de l’UAC.

Mais malheureusement, une seule séance après le bac, à quelques jours d’une rentrée n’est pas de nature à permettre une bonne orientation de ces apprenants. Et pour le sociologue Abdon Houéssou, « c’est souvent la cause du nombre croissant de diplômés sans emploi et du chômage dans le pays ». Et c’est d’ailleurs pour cette raison que le psychopédagogue préconise un suivi continu des apprenants depuis le cours primaire. Mais en attendant, des parents sont face à une problématique qui déterminera l’avenir de leurs progénitures. Un seul faux-pas bouleverse des vies.

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