Explosions au Liban : « …je refuse qu’on me mette dans un sentimentalisme… », l’artiste béninois Kmal Radji se désolidarise
Suite aux réactions de certains africains pour compatir avec le peuple libanais sinistré, KMAL RADJI a donné de la voix. C’est en lançant les hashtags #JeNeSuisPasLiban #JeNeSuisPasBeyrouth que l’activiste et artiste a fustigé ce qu’il appelle « l’émotionnelle » des africains, toujours compatissants.
Mardi 4 août 2020, le Liban a été frappé par une double explosion qui a dévasté Beyrouth, la capitale. Sous le choc, une partie de la communauté africaine a manifesté sa compassion au peuple libanais par divers messages sur les réseaux sociaux. Des personnalités, artistes, religieux africains, ont appelés à la prière et à la mobilisation pour soutenir le peuple libanais. Mais, pour Kmal Radji, c’est le moment plus que jamais, de mettre les projecteurs sur la négrophobie foncière de ce peuple. C’est ainsi qu’il a lancé les hashtags #JeNeSuisPasLiban #JeNeSuisPasBeyrouth.
L’artiste béninois Kmal Radji en colère
Interviewé par BéninWebTV, l’artiste béninois n’a pas caché sa colère face à « l’émotionnelle » de certains africains qui sont toujours compatissants. « Le Liban a connu une explosion. En tant que être humain, nous ne souhaitons pas de mal aux autres. Nous ne pouvons pas nous réjouir de leur malheur. Mais, je refuse qu’on me mette dans un sentimentalisme à oublier la négrophobie de l’Etat libanais », s’est exprimé Kmal Radji.
« Lorsque nos sœurs sont violées, maltraitées, tuées, la justice libanaise ne rend pas justice à ces personnes, parce qu’elles sont Noires, parce qu’on les considère comme des bêtes, on les considère comme des domestiques.», a déclaré le panafricaniste. « Je ne peux pas me mettre dans le sentimentalisme que les réseaux sociaux vulgarisent aujourd’hui. C’est pourquoi j’ai saisi l’occasion pour rappeler que le Liban est un pays négrophobe. Mais, en le disant, je ne me réjouis pas du malheur des libanais », a-t-il déclaré.
Déflagration dans le port de Beyrouth
Les hôpitaux de la capitale libanaise restent sous pression, après cette double explosion au port de Beyrouth qui a fait un bilan toujours provisoire est de 154 morts et près de 5 000 blessés. Dans les couloirs, les proches des patients crient leur colère contre les dirigeants politiques. Le ministère de la Santé libanais a indiqué, ce samedi 8 août, que plus de 60 personnes n’avaient pas encore été retrouvées, près de cinq jours après la double explosion.
La déflagration dans le port de Beyrouth a été provoquée par plusieurs tonnes de nitrate d’ammonium stockées depuis six ans dans un entrepôt « sans mesures de précaution », de l’aveu même du Premier ministre. Des secouristes libanais, français, allemands, russes et d’autres nationalités poursuivent leurs opérations sur les lieux de l’explosion pour tenter de retrouver des survivants. «Il est possible que cela ait été causé par la négligence ou par une action extérieure, avec un missile ou une bombe», a déclaré le président libanais, Michel Aoun, lors d’un entretien avec des journalistes retransmis à la télévision.
Des milliers de Libanais sont attendus ce samedi à une grande manifestation à Beyrouth contre leurs dirigeants qu’ils rendent responsables de cette catastrophe. Le président libanais, Michel Aoun, a rejeté vendredi toute enquête internationale sur l’explosion, estimant qu’elle ne ferait que diluer la vérité. Une vingtaine de fonctionnaires du port et des douanes ont été interpellés, selon des sources judiciaire et sécuritaire. Parmi eux, le directeur général des douanes Badri Daher et le président du conseil d’administration du port Hassan Koraytem.
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