Côte d’Ivoire – Présidentielle: les quatre candidatures acceptées par le Conseil constitutionnel

Mamadou Koné, président du conseil constitutionnel ivoirien

Le conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire a proclamé la liste définitive des candidats retenus pour participer à l’élection présidentielle d’octobre 2020.

Sur la quarantaine de personnalités qui ont postulé pour participer à la présidentielle en Côte d’Ivoire, seules quatre ont été retenues par le conseil constitutionnel. Après le tamis effectué, les membres du conseil ont jugé recevables les candidatures de : Alassane Dramane Ouattara, Pascal Affi N’Guessan, Bertin Kouadio Konan et Henri Konan Bédié.  

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Il va sans dire que seules ces personnalités s’affronteront aux urnes pour obtenir l’assentiment des ivoiriens afin de siéger dans le fauteuil présidentiel de Côte d’Ivoire. Notons que deux des cadors de la politique ivoirienne, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, ont vu leurs dossiers rejetés, car étant radiés de la liste électorale.

Des tensions vives

La crainte de violences meurtrières à l’approche scrutin du 31 octobre et après les élections, est forte, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010 qui avait fait 3.000 morts. Cette crise était née du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaitre sa défaite électorale face à Alassane Ouattara.

L’annonce de la candidature de M. Ouattara avait dégénéré en violences ayant fait une quinzaine de morts en août. Lundi matin, alors que la décision du Conseil constitutionnel n’était pas connue, des manifestations et marches contre la candidature de Ouattara se sont terminées par des affrontements avec les forces de l’ordre, dans plusieurs villes de Côte d’Ivoire.

A Yopougon, grand quartier populaire d’Abidjan, des manifestants ont notamment incendié un bus, a constaté un photographe de l’AFP, alors que des échauffourées ont opposé forces de l’ordre et jeunes pendant la matinée. A Bangolo (Centre-Ouest), « des manifestants » ont incendié « un camion » minier et « des véhicules ». Ils « ont été dispersés par la gendarmerie à coups de gaz lacrymogène », selon habitant sous couvert de l’anonymat.

Les opposants déboutés

Le Conseil Constitutionnel n’a pas suivi les requêtes de plusieurs opposants qui estimaient que M. Ouattara ne pouvait accomplir un troisième mandat, la constitution limitant le nombre de mandats à deux.

Le Conseil a souligné que le changement de constitution en 2016 n’était pas une « révision » et estimé « La question de la possibilité ou non, pour le Président de la République sortant de briguer un nouveau mandat doit s’analyser à l’aune de l’adoption d’une nouvelle Constitution ». 

Ironie, pour appuyer se conclusions, le Conseil constitutionnel a même cité M. Affi Nguessan (auteur d’une des requêtes), rappelant ses anciennes déclarations critiquant la nouvelle constitution: « Rien dans la nouvelle Constitution n’empêche le Président Ouattara d’être candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 ». 

Comme la précédente, la Constitution de 2016 limite à deux les mandats présidentiels. Les partisans de M. Ouattara affirmaient que le changement de Constitution a remis le compteur à zéro, alors que l’opposition jugeait sa nouvelle candidature inconstitutionnelle. La Cour a en revanche sans surprise rejeté les candidatures de MM. Gbagbo et Soro, qui ont tous les deux été condamnés par la justice ivoirienne.

M. Gbagbo, 75 ans, qui ne s’est encore jamais prononcé publiquement sur sa candidature, est toujours en liberté conditionnelle en Belgique, dans l’attente d’un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI), qui l’a acquitté en première instance de l’accusation de crimes contre l’humanité.

« Combat âpre »

Mais il est sous le coup d’une condamnation en janvier 2018 à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour l’affaire dite du « Braquage de la BCEAO », la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest, lors de la crise de 2010-2011.

M. Soro a quant à lui été condamné en avril à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics.  « Je conteste vigoureusement la décision injuste et infondée prise par le Conseil Constitutionnel. Je considère que c’est une décision inique, politiquement motivée, juridiquement boiteuse et qui s’inscrit dans une logique d’anéantissement de la démocratie et l’Etat de droit », a réagi M. Soro sur Twitter et Facebook. 

« Le Conseil Constitutionnel vient de cautionner, et cela sans surprise, la forfaiture et le parjure de M. Ouattara (…) Dans ces circonstances, j’annonce que nous engagerons une étape nouvelle de notre combat pour la démocratie dans notre pays. Elle sera âpre mais nous la gagnerons sans aucun doute », a menacé Guillaume Soro, qui a promis de dévoiler ses intention le 17 septembre lors d’une conférence de presse en France. 

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NDONG

Watara et Soro, sont deux assassins soutenus par la France qui ne pensent qu’à leurs intérêts personnels et ceux au détriment du bien-être de la Côte d’ivoire. Et pour exprimer leur animosité, il mettent en en-avant les principes démocratiques. Pour Soro, on peut comprendre mais Watara est une vraie déception. Et la lumière de la Côte d’ivoire c’est LAURENT BAGBO. Déjà il aime la Côte d’ivoire plus que lui-même. Et sa Nation passe avant toute autre chose. C’est un homme honneur et de principes que rien ni personne ne peu ébranler tout simplement parcequ’il n’accorde aucune importance aux biens matériels. Et croyez moi, ce genre de Leader est difficile à manipuler pour occidentaux, du coup il n’en veulent et sont prêts à tout pour le taire.