Bénin: plaidoyer pour l’adoption d’une loi portant prise en charge et retraite des artistes

A travers une lettre ouverte adressée au président de la République, un citoyen béninois plaide pour l’adoption d’une loi portant prise en charge et retraite des artistes.

La situation des artistes, même les plus talentueux, au soir de leur vie, fait penser à un véritable problème de gestion de carrière.

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Face aux situations récurrentes d’artistes malades, abandonnés de tous et incapables de se soigner, un citoyen béninois saisit, d’une lettre ouverte, le président de la république, Patrice Talon, afin qu’en sa qualité de père de la nation, il puisse se pencher sur ce dossier.

Pour l’auteur de la lettre ouverte, un artiste est avant tout un objecteur de conscience et, en tant que tel, il est un ange qui habite parmi les hommes, même s’il n’est pas lui-même un exemple.

Co-créateur avec Dieu qui est le premier auteur de tout ce qui se crée, l’artiste, selon l’auteur de la lettre ouverte, mérite qu’on crée des conditions nécessaires pour le soutenir en cas de maladie ou de difficulté.

« On a vu des stars mourir dans la misère. Il est vrai que tout le monde mourra, mais si on a le minimum, la vie qui est un lac est bien intéressante« , indique le médiateur des artistes auprès du chef de l’Etat, qui plaide pour qu’une loi soit adoptée pour assurer une retraite décente aux auteurs des œuvres de l’esprit. Lire-ci-dessous la lettre ouverte.

Lettre ouverte adressée au président de la république, Patrice Talon

Objet : La nécessité d’une loi portant prise en charge et retraite des artistes.

Un artiste n’est pas qu’un charmeur, il est aussi objecteur de conscience. Au-delà de tout, même si lui-même n’est pas un modèle, son art l’est, car Dieu est le premier auteur de tout ce que l’on crée, tout ce que l’on dit avec esthétique. Un artiste est un ange qui habite parmi les hommes.

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Si l’enseignant façonne par son enseignement, l’artiste de même, forme les esprits, console les cœurs, charme les beautés, ouvre les yeux de la bravoure par son art.

Dans quelle condition, travaille-t-il ? Aujourd’hui où la technologie a connu une avancée notable, l’artiste est confronté aux piratages de ses œuvres. Des producteurs qui bouffent les revenus de son art. Des promoteurs de bars et de restaurants qui ne paient pas les redevances au bureau du droit d’auteur.

Le bureau qui ne fait pas correctement son travail et qui, des fois, détourne les fonds. Il n’est pas rare qu’un artiste en fin d’année trouve moins de 10.000f pour son droit.

Si l’enseignant a un salaire, l’artiste ne l’a pas mais il fait le même job. L’artiste avec les crises sanitaires, avec les crises financières, il est réduit au dénuement.

Pour cela, il est important de créer des conditions nécessaires pour soutenir les artistes en cas de maladie ou de difficulté. On a vu des stars mourir dans la misère. Il est vrai que tout le monde mourra, mais si on a le minimum, la vie qui est un lac est bien intéressante.

Je ne veux pas citer, pour le respect de leur mémoire, ces nombreux artistes qui ont formé d’autres, qui ont nourri le peuple de l’espoir, qui chantent pour la paix, mais qui ont honte d’eux-mêmes puisqu’ils ne font que survivre.

Leur art est un peu partout, mais eux-mêmes, dans le cachot de la pauvreté. S’ils sont malades, on est obligé de les faire passer pour des nécessiteux afin d’avoir quelques bonnes volontés pour les soutenir. Ce qui fait que le métier n’est pas respecté et peu de personnes sont encouragées pour valoriser leur art.

Pour cela, il est important de recenser les artistes, leur faire des cartes de prise en charge et de les déclarer pour une retraite. Ce qui donnera une valeur ajoutée à la classe culturelle qui est un projet en cours.

Dans l’espoir d’une suite favorable à ma demande, je vous prie, Monsieur le Président, d’accepter l’expression de mes salutations les plus distinguées.

Julien Kandé Kansou,

le 18 décembre 2020