Bénin – Polémiques sur le parrainage: Claude Djankaki rappelle Topanou à l’ordre

Claude Djankaki

Au Bénin, les intellectuels sont divisés autour du principe du parrainage pour le compte de l’élection présidentielle de 2021.

Dans une tribune intitulée « tout critère est nécessairement exclusif », l’ancien garde des sceaux, le professeur Victor Topanou s’est fait un ardent défenseur du parrainagepour la préidentielle à venir. Une position qui semble ne pas être du goût de l’expert en gouvernance locale Claude Djankaki qui a attaqué l’argumentaire du juriste et en a relevé les limites.

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Dans un post publié sur les réseaux sociaux, Claude Djankaki affirme que « certains de nos compatriotes n’ont rien compris de la problématique et ne veulent apparemment rien en comprendre tant qu’ils sont dans le rôle de soutien aveugle au régime de la rupture ».

Pour l’expert en gouvernance, cette démarche de ces cadres qui s’illustrent dans le soutien aveugle de la rupture déconstruit la nation au lieu de la construire sur une base saine.

A croire Claude Djankaki, les seuls critères exclusifs en la matière sur le plan international sont plutôt des discriminations positives c’est-à-dire des critères sélectifs pour exclure par exemple des mineurs, les étrangers, les individus condamnés pour crime, les individus condamnés à une peine d’emprisonnement avec ou sans sursis d’une durée déterminée, les individus qui sont en état de contumace, les faillis non réhabilités dont la faillite a été déclarée par les tribunaux…

Des observations sur les argumentaires de Victor Topanou

Pour Claude Djankaki, l’argumentaire de Victor Topanou est peu acceptable. Selon lui, son argumentaire sur le parrainage appelle de sa part les observations.

Parlant d’observation, Claude Djankaki estime que l’argumentaire évoqué par Victor Topanou lui fait penser à la discrimination négative vécue sous la colonisation.

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En effet, dans le cadre de la constitution française du 4 Octobre 1958 organisant la colonie française, jusqu’à la proclamation de la république le 4 décembre 1958, rappelle-t-il, seuls ceux qu’on appelait les citoyens français (les anciens militaires, les titulaires de décorations ou de distinction honorifique, les chefs de collectivités indigènes, les fonctionnaires et les retraités, les titulaires de CEPE) jouissaient du droit de vote .

Sous la rupture, poursuit-il, sommes-nous dans la république de deux (02) catégories de béninois ( les béninois à part entière qui peuvent jouir du privilège de parrainage et les béninois entièrement à part qui doivent prendre leur mal en patience)?

Le professeur Maurice Ahanhanzo Glèlè dans son ouvrage Naissance d’un État noir page 71 , Paris LGDJ,1969 souligne que le législateur a estimé que les indigènes manquaient de sens civiques et que le suffrage universel tendait plutôt à les placer sous le joug de politiciens ambitieux et sans conscience qui les exploiteraient, fait-il savoir.

Lorsque mon jeune frère et ami Professeur Tokpanou pour qui j’ai un profond respect dit que tout critère est nécessairement exclusif pour justifier sa démarche qui accepte le parrainage dans le contexte qui est le nôtre, il convient alors de faire recours au dictionnaire le petit Larousse pour apporter les clarifications dans un français facile les mots choisis, indique Claude Djankaki.

Pour lui, le terme exclure c’est renvoyer, mettre dehors quelqu’un. Expulser pour avoir l’exclusivité c’est-à-dire la possession sans partage, le droit exclusif d’aller seul aux élections.

Malheureusement c’est la raison d’être du parrainage dans le contexte d’une assemblée monocolore qui peut voter des lois et des lois interprétatives si l’application venait à poser des problèmes pour la cohésion interne du groupe, se désole Claude Djankaki.

A le croire, au Bénin, l’on cherche à écraser l’adversaire par des lois drones qui frappent sans ménagement. « Évitons de jeter de l’huile sur le feu en encourageant le système du parrainage où le gagnant a tendance à tout prendre et à devenir le maitre absolu, réduisant le perdant à perdre tout et pour de bon » affirme-t-il.

« Tout risque de devenir cloisonnement à la présidentielle de cette année. Telle est la réaction à chaud que m’inspire la perception du Professeur Tokpanou sur le système de parrainage que je trouve inopportun dans le contexte qui est le nôtre. » conclut-t-il.

8 comments

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Akpago

Que dit il mieux qu’un opposant aux réformes ? Les positions sont tranchées il peut aller se battre à changer ça quand tes partisans arrivent au pouvoir, expert en gouvernance. Ton rôle est technique ou politique

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    Comlan HOUILEY DANDEGLA

    Honnêtement le parrainage dans des circonstances où l’assemblée Nationale et les Maires seraient pluriels ne pose aucun problème quand bien même on pourrait bien trouver à redire sur le système choisi par le législateur beninois qui limite le pouvoir de parrainer aux seuls élus législatifs et communaux.
    Dans notre contexte actuel où la totalité des députés a L’AN et la quasi totalité des Mairies reviennent à la mouvance présidentielle, il n’est pas descent à mon entendement de forcer l’implémentation de ce critère pour cette présidentielle. Le faire c’est ne pas aimer sa patrie, c’est créer les conditions de non-paix. Donc exceptionnellement pour cette présidentielle on doit sauter ce verrou dans la recherche de paix, de consensus et de Concorde nationale. Rien n’est de trop pour faire régner la paix dans son pays seule condition pour un développement soutenu et harmonieux. Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
    Rien ne vaut la paix dans un pays.

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Aissi Stephane

Je demande à mon cher DJANKAKI qui son rappel à l’ordre manqué de mémoire car dans cette affaire il doit ‘reconnaître que ceux qu’il défendese sont exclus eux même en menant la politique de la chaise vide et de la terre brûlée . Àu PR AHANHANZO je lui demande le rôle qu’il a joué dans l’ exclusion des anciens présidents dans la constitution de 90 en qualité du Pdt de la commission de la rédaction de la constitution ?

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Justin

Ce n’est qu’une opinion. C’est son droit. Il ne détient aucune Vérité qui s’impose. Les deux ont exprimé leur opinion. Et toi qui lis, fais-toi ton opinion. Tu n’es obligé de suivre personne. C’est ça la liberté d’opinion ou la liberté d’expression.

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Alexandre Bara

En politique il n’y a que des menteurs mais sachons faire la part des choses. Ce qui se passe n’est pas bien pour notre pays 5 ans c’est 5 ans que le Président respecte la constitution de 90

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Thomas

OPINION ? QUELLE OPINION ? TOUT LE MONDE SAIT QUE DE STATUT DE PSEUDO-OPPOSANT CE TOPANOU EST DEVENU LECHE BOTTE POUR ALLER QUEMANDER UN STRAPONDIN DEPUIS QU’IL N’ARRIVE PLUS A ATTRAPER NE SERAIT-CE QU’UN POISSOI AUX ELECTIONS. ALORS BON VENT A LUI DANS SA QUETE.

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TOUTOUOLA

Le vrai problème des intellectuels de ce pays, c’est qu’ils sont abrutis. Les sachants ont le devoir d’éclairage et de propositions envers nous autres qui ne sommes pas de leur niveau d’instruction. Dans une situation d’incompréhension du commun des citoyen, ces intellos devraient s’efforcer de s’adresser à nous plutôt que de faire le concours du meilleur orateur ou de la meilleure plume etc….
Au final, il y a sûrement du vrai et du bon pour notre opinion en vue des élections, mais leur jeu ne nous sert pas a contraire cela brouille encore plus les cartes.

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TOUTOUOLA

c’est profondément stupide de penser qu’un article de loi au milieu de toute une série, composant une loi complète puisse être un frein ou un blocage à toute alternative. Si le législateur voulait en arriver là, il avait beaucoup plus simple à faire sachant que c’est lui qui est au pouvoir. Alors soyons sérieux, les opposants sont des fainéants à qui ont toujours tout donné sur le plateau depuis 30ans. Aujourd’hui ont leur demande de mouiller le maillot pour mériter le pouvoir. Moi aussi je dis toujours que c’est les fils à papa qui réussissent les concours. Mais au fond je sais très bien que c’est parce que je n’ai pas la capacité de réussir ce genre de concours. C’EST PAREIL