Birmanie: les manifestations se poursuivent pour « renverser la dictature militaire »

Les manifestants réclament la remise en liberté d'Aung San Suu Kyi. Crédit : STR / AFP

Des portraits d’Aung San Suu Kyi, des t-shirts rouges vifs aux couleurs de son parti… Pas moins de 2 000 personnes ont manifesté ce dimanche à Yangon, la plus grande ville du Myanmar, pour exprimer leur rejet du coup d’État militaire.

Des milliers de personnes ont manifesté pour le deuxième jour consécutif dans la plus grande ville de Birmanie dimanche, pour dénoncer le coup d’Etat et réclamer la libération de la dirigeante Aung San Suu Kyi. Des milliers de défenseurs de la démocratie prêts à braver la censure d’internet et les arrestations pour contester le passage en force de l’armée, qui justifie son coup d’État par des « fraudes » aux législatives de novembre, justement remportées par le parti d’Aung San Suu Kyi.

L’agence Associated Press a rapporté qu’au moins 2 000 manifestants dont des membres du syndicat ouvrier, des militants, des étudiants et des citoyens ont scandé des slogans, tels que « Vive la mère Suu » et « à bas la dictature militaire ». En réalité, les généraux craignaient surtout de voir leur influence diminuer après la victoire d’Aung San Suu Kyi, qui reste vue ici comme une mère de la patrie et qui aurait pu modifier la Constitution, qui reste très favorable à l’armée.

« Je décide de résister à la dictature militaire en 2021 pour ne pas vivre comme en 1988« , explique Honey Oo, étudiante en géologie. « Nous avons décidé que nous allions nous battre jusqu’au bout pour notre génération, afin de leur apporter la démocratie », déclare Ye Kyaw, étudiant en économie.

Inculpée pour avoir enfreint une obscure règle commerciale, Aung San Suu Kyi serait « assignée à résidence » mais « en bonne santé ». Selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, plus de 160 personnes ont été interpellées. Un conseiller économique d’Aung San Suu Kyi, de nationalité australienne, était retenu dans son hôtel.

Les putschistes ont étendu la censure qu’ils ont imposée à certains réseaux sociaux, pour inclure également Twitter et Instagram, et ce, à quelques jours de l’interdiction de Facebook dans le pays. L’ambassade des États-Unis au Myanmar a appelé l’armée à renoncer au pouvoir, à rétablir le gouvernement démocratiquement élu, à libérer les détenus, à lever toutes les restrictions sur les réseaux sociaux et à s’abstenir de toute action violente.