La Côte d’Ivoire a créé avec l’appui du HCR, deux commissions en faveur des apatrides
C’est une première en Afrique ! Le gouvernement ivoirien, en collaboration avec le Haut-Commissariat aux Réfugiés, a officiellement installé ce mardi des commissions d’éligibilité et de recours au statut d’apatride à Abidjan.
Les apatrides sont des personnes dépourvues de nationalité légale ou qui ont du mal à en avoir faute de documents prouvant un lien avec leur pays d’origine. Aucun État ne les considère comme ses citoyens.
Avec l’aide du HCR, la Côte d’Ivoire a mis en place deux commissions. L’une est une commission d’éligibilité et l’autre a pour rôle d’octroyer aux réfugiés et personnes à risque d’apatridie un statut afin qu’ils puissent exister aux yeux de la loi.
«Toute personne qui n’est pas en mesure de prouver son rattachement à une nationalité, à un pays, peut saisir la commission ; si sa requête n’aboutit pas, elle peut formuler le recours devant la commission destinée à cet effet. L’idéal est qu’il y ait un commencement de preuve par les documents, mais s’il n’y a pas de document, le témoignage existe, une enquête est faisable et on peut trouver une solution pour la personne », a expliqué Klofanhan Ngolo Dianogo, directeur des affaires civiles et pénales du ministère de la Justice.
Angèle Djohossou, la représentante du HCR en Côte d’Ivoire, a précisé que l’installation de ces commissions est la matérialisation de deux arrêtés pris par Abidjan en septembre 2020.
« C’est un pas de géant parce que maintenant nous avons des mécanismes qui vont regarder la question, en plus de toutes nos campagnes de sensibilisation pour que chaque enfant qui naisse soit enregistré ».
La reconnaissance officielle de statut d’apatride va permettre aux concernés d’avoir en leur possession des documents d’identité et d’exercer leurs droits fondamentaux.
En Côte d’Ivoire, il y a, selon le HCR, 1,6 million de personnes apatrides ou à risque d’apatridie. C’est une partie de la population qui n’a à son actif ni acte de naissance, ni certificat de nationalité, ni pièce d’identité.
Cette initiative leur permettra désormais de se scolariser, de postuler pour un emploi formel, d’avoir un diplôme, de se faire soigner à l’hôpital, de faire le mariage civil, et ouvrir un compte bancaire.
En Afrique, la Côte d’Ivoire est le premier pays à réaliser un tel projet dans l’intérêt des réfugiés. C’est une avancée manifeste pour les identifier et surtout les protéger.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.