Un homosexuel dans « The voice 2021 »: Papa Drag décidé à s’assumer ce samedi devant le monde
Il lui a fallu du temps pour se montrer et s’accepter face au monde. À 34 ans, Papa Drag ne cache plus son homosexualité. Candidat à « The voice », il espère que sa participation va motiver d’autres personnes à revendiquer leur singularité.
Papa Drag va prester ce samedi 20 février sur TF1 lors du troisième épisode des auditions à l’aveugle du télé-crochet.
Dans une interview accordée à Solene Delinge, journaliste de Closer ce samedi, le candidat a donné les deux raisons qui l’ont motivé à se lancer dans cette aventure musicale.
« Il fallait que je chante donc j’ai chanté. Et, je voulais que les gens puissent voir qu’on peut être un homme, être noir, avoir une voix grave et porter des talons. Je ne suis pas revendicateur mais j’essaie d’oser pour dire aux personnes comme moi que tout est possible. Je sais à quel point l’incarnation est primordiale ».
Papa Drag est ivoirien. La Côte d’Ivoire qui lui a fait découvrir le Gospel à 16 ans.
Il a confié s’être senti différent très tôt, dès l’âge de 6 ans. « J’étais un petit garçon qui voulait à tout prix être aimé. Je me disais « tu dois être comme les autres sinon tu seras rejeté ». Le chant permet d’exprimer des choses, c’est très puissant. Mais j’ai mis beaucoup de temps à me montrer tel que j’étais ».
C’est à 26 ans que Papa Drag a commencé par mettre des mots sur sa particularité statutaire. Il s’est mis à parler de son homosexualité, huit ans après son arrivée en France pour ses études.
Ses proches ont mal pris la révélation. Ils se sont sentis trahis, une nouvelle qui l’a rendu solitaire. Bien qu’il soit entouré de ceux qui le comprennent et le soutiennent, il ressent toujours un vide.
Drag est papa
Le chanteur a eu une fille qui a aujourd’hui 8 ans. Il a confié que les choses vont bon train entre eux et qu’il n’a aucun regret. Il avait décidé d’épouser la mère de son enfant dans l’objectif de fonder une famille.
Avec le temps, il a fait la rencontre de son actuel époux dans le cadre du travail. « Aujourd’hui, je suis très apaisé et heureux ».
Papa Drag est noir et homosexuel, des caractéristiques qui ne passent pas inaperçus dans un pays comme la France.
A quoi ressemble son quotidien face à l’homophobie et le racisme ?
Au lieu de se morfondre et de se plaindre, Drag a décidé d’assumer sa personne; une croix qui est loin d’être facile à porter.
« Je ne veux pas me considérer comme une personne stigmatisée. Oui, il y a des discriminations, et les peines infligées sont infinies. Je ne dis pas que je ne suis pas une victime mais je ne veux pas qu’on me présente comme telle. J’ai choisi la possibilité, très violente, de m’assumer. Et je ne veux surtout pas poser de jugement sur ceux qui ne le font pas car oui, c’est difficile ».
Comment s’est-il libéré du regard des autres ?
Papa Drag a juste opté pour l’exercice du miroir. Il se met devant un miroir, se fixe et se dit : « Je suis comme ça et je suis heureux d’être comme ça ». Il témoigne que cela a un effet psychologique et physiologie sur lui.
Il souligne : « Certaines personnes, quand elles m’ont vu avec des talons, des leggings et des boucles d’oreilles, m’ont traité de monstre. J’en ai rigolé. J’existe et puis ça sera comme ça. En plus, je déteste les pantalons, c’est très inconfortable (Rires) ».
Papa Drag s’est inscrit à cette émission dans l’espoir de changer les mentalités. Il veut que les gens se sentent bien et libres quels que soient qui ils sont.
C’est un défenseur de « l’insolence d’être soi », un projet sur lequel il travaille. Il est déterminé à divulguer ce message d’acceptation de soi à travers son passage aux auditions à l’aveugle, ce soir.
Il souhaite rejoindre l’équipe du coach Marc Lavoine.
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