Bénin – Affaire Madougou: de nouvelles révélations, les captures d’écran de Modeste Kérékou refont surface
De nouveaux éléments sont sortis sur les captures d’écran publiés par Modeste Kérékou et qui impliquent des chefs d’Etat dans un supposé complot contre le régime de Patrice Talon. Dans sa parution du mercredi 31 mars 2021, le quotidien Matin Libre a révélé ce qu’on pourrait appeler réaction de Réckya Madougou, accusée dans ce dossier.
La Campagne électorale qui bat son plein n’a pas pour autant ravi la vedette au dossier Réckya Madougou, en prison depuis près d’un mois. Selon Matin Libre, la candidate recalée des Démocrates, à la présidentielle de 2021, a réagi aux captures d’écran brandies par le ministre Modeste Kérékou.
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On retient des faits relatés que les messages reçus par le ministre, Modeste Kérékou, proviendraient du numéro Whatsapp de Réckya Madougou ; mais n’ont rien à voir avec un quelconque complot contre le régime de Patrice Talon. Il s’agirait plutôt du dossier de la démolition de la résidence deu défunt président, Mathieu Kérékou.
Réckya Madougou sollicitée pour sauver le projet de musée
La démolition de la résidence où Mathieu Kérékou avait vécu durant plusieurs années n’a pas été du goût de certains enfants et proches du Général. C’est le cas de son fils Moïse Kérékou qui avait justement sollicité l’intervention de l’ancienne ministre Réckya Madougou.
Selon l’information rapportée par le quotidien Matin Libre, Réckya Madougou avait été sollicitée « pour intervenir auprès des chefs d’Etat de la sous-région, afin que la résidence ne soit pas démolie et pour qu’elle soit transformée en musée, tel qu’avait décidé le Conseil de famille ». Elle aurait même reçu à son domicile Moïse Kérékou et une sœur aînée au sujet du dossier.
Des messages envoyés par inadvertance à Modeste Kérékou…
Les messages qui sont tombés par inadvertance dans la messagerie Whatsapp de Modeste Kérékou seraient en réalité destinés à son frère Moïse Kérékou. Selon ce qu’a rapporté Matin Libre, Réckya Madou était dans la logique de faire le point de ses démarches à Moïse Kérékou qui l’avait sollicitée.
Ses démarches souterraines avaient, en effet, attiré l’attention de certains chefs d’Etat. Ceux-ci « ont convenu d’envoyer un émissaire à Patrice Talon pour lui porter leurs conseils amicaux sur le sujet, se fondant sur la mémoire du Général et les désirs de ses héritiers qui, par le truchement de Réckya Madougou, les ont saisis par courrier », rapporte Matin Libre.
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Ayant constaté que ses messages ne sont pas allés vers la bonne destination, Réckya Madougou dit avoir informé Moïse Kérékou et l’un de ses oncles qui avait été très proche du Général Mathieu Kérékou. Il faut souligner que Modeste Kérékou, lui aussi fils de Mathieu Kérékou et membre du gouvernement de Patrice Talon, n’avait montré aucune opposition à la démolition de la résidence de son père.
Modeste Kérékou pense à une conspiration contre le pouvoir en place
Les messages publiés par Modeste Kérékou font état d’une « offensive collective vers PT ». À la lumière des faits relatés par le quotidien, cette offensive serait plutôt une démarche des chefs d’Etat pour convaincre Patrice Talon de la nécessité de sauvegarder la résidence de Mathieu Kérékou.
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Mais, selon Modeste Kérékou, il apparaît clairement que Réckya Madougou est de mauvaise foi et participerait à une conspiration contre le régime de Patrice Talon. Ces messages qui, selon le ministre Modeste Kérékou, datent de décembre 2018, ne sont pas anodins et peuvent être liés à certaines situations.
Réckya Madougou en prison pour financement supposé de terrorisme
Cette affaire de captures d’écran est aujourd’hui portée sur la place publique, suite à l’arrestation de Réckya Madougou, accusée d’avoir financé des actes de terreur en préparation dans le pays. C’est, en effet, après son emprisonnement que Modeste Kérékou a jugé bon de faire un retour en 2018 pour sortir les captures d’écran.
Selon ses dires, il aurait pu le faire depuis 2018 ; mais le président Patrice Talon, informé de la situation en son temps, lui aurait demandé d’ignorer les faits. Aujourd’hui, ces faits pourraient constituer de nouvelles charges contre Réckya Madougou qui est déjà dans les mailles de la justice.
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Pour rappel, elle avait été désignée comme candidate au poste de président de la République à l’élection du 11 avril prochain, pour le compte du parti « Les Démocrates ». Pour défaut de parrainages, son dossier avait été rejeté par la Commission électorale nationale autonome (Céna).
Malgré la décision de la Cour constitutionnelle qui a confirmé le rejet de sa candidature, Réckya Madougou a continué à protester contre ce qu’une partie de l’opposition appelle « présidentielle non-inclusive ». Désormais, en détention provisoire, elle n’a encore aucune idée du sort qui lui est réservé.
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