Comme tout le monde et contre toutes attentes, dans la nuit d’hier 03 mars 2021, j’ai appris avec pincement au coeur, l’arrestation de madame Réckya Madougou, qui pendant longtemps s’est illustrée comme une conservatiste au regard de la lutte « Touche pas ma constitution ». Il faut avouer que j’admire son leadership! Seulement, je voudrais inviter l’opposition radicale qui la porte pour les présidentielles d’avril 2021 à revoir sa copie.
Si s’agglutiner devant le tribunal pouvait empêcher la condamnation au Bénin, Laurent Métongnon ne serait pas à Akpro-Missérété actuellement. Si le nombre d’avocats qui vont à un procès pouvait empêcher la condamnation au Bénin, Sébastien Ajavon ne serait pas condamné à 20 ans de prison. Si la réputation ou les relations internationales pouvait empêcher quelqu’un de subir la rigueur de la loi au Bénin, le président Boni Yayi n’allait pas faire 52 jours à l’intérieur de sa maison sans voir le goudron.
En partant de ces trois remarques, et en faisant mienne, la pensée du Professeur Albert Tévoédjrè ( Paix à son âme) qui dit que quand l’intelligence desserte le forum, la médiocrité s’installe….(je ne citerai pas le reste). Il faut que l’opposition change sa méthode.
Patrice Talon ne siège pas au ciel. Il a aussi des oreilles. Il a des proches dans le pays. Rapprochez-vous de lui directement ou par personne interposée et discutez avec lui.
J’ai entendu le président Boni Yayi dans ce pays devant les douaniers, et je retiens cette phrase de lui: » Mais ils sont gonflés! À vous de venir vers moi pour dire: notre cher papa ». Plus tard, le président Patrice Talon a complété la phrase en disant : » Il ne sert à rien de faire de aguidi » , » Rien ne m’effraie ».
J’ai appris l’analyse de discours à l’Université et quand je prend ces deux séquences du président Patrice Talon, juxtaposées à ce que Boni Yayi aussi a dit, le tout posé à côté de l’inefficacité de la CEDEAO et de l’Union Africaine sur qui certains comptent, je demande aux proches de Madougou de ne pas attendre l’opposition radicale avant d’aller vers le Président Patrice Talon qui a tous les moyens aujourd’hui et qui depuis 2016 donne force à la loi.
Demandez sa clémence!
Certains vont encourager Madougou à foncer parce qu’ils savent qu’ils vont gagner de l’argent via le conflit. J’ai lu aujourd’hui, dans un groupe whatsApp, le message de Léonce Houngbadji qui demande aux béninois de ne pas céder à la peur. Mais lui, il a cédé à la peur au moment même où la situation n’était pas si critique et vit tranquillement en France comme exilé, mais encourage les pauvres jeunes qui sont ici à se mettre dans les rues.
C’est le moment pour moi, de remercier le magistrat Perpétus Djèhoué, qui très tôt a rangé ses ambitions après que sa candidature a été rejetée par la CENA. Au 21 ème siècle, on ne gagne plus les combats dans les rues. Ils faut aller à la table de négociation avec des idées, des arguments forts et convaincants.
Même si votre adversaire n’est pas prêt à échanger avec vous, il faut l’amener à échanger avec vous. Vous allez peut-être dire que je suis peureux, mais je préfère les combats d’idées. Quand je ne suis pas d’accord, je vais devant la Cour Constitutionnelle sans rien attendre de qui que ce soit. Quand la cour me déboute, je ne jette pas l’éponge, mais je freine, je souris au Président de la cour, et je dis dans mon coeur, ce n’est que partie remise.
Oui, c’est comme ça je fais ma lutte parce que Si en France, Nicolas Sarkozy; un ancien Président de la 5ème puissance mondiale dit que la justice de son pays, sinon que la justice française qui fait référence chez nous est instrumentalisée et est aux ordres, si aux États-Unis; première puissance mondiale et l’icône de la démocratie dans le monde, un président en exercice; je veux citer Donald Trump a tenté de corrompre le sénat pour rester au pouvoir, il faut aller comprendre ce que le Président Emmanuel Macron a dit lors du premier sommet de la francophonie qu’il a présidé en ces termes : » Personne n’a de leçon de démocratie à donner à qui que ce soit ».
En tout cas, je continue de croire que le Bénin est un pays souverain, indépendant et donc, nous devons régler nos différends à l’intérieur. Si Olivier Boko parle à Patrice Talon, il ne réfléchit pas avant d’appliquer ce qu’il lui a proposé. Que les proches de Madougou pour qui j’ai assez d’estime aillent voir Patrice Talon pourquoi pas en prenant par Oliver Boko pour que la paix règne dans notre pays.
Par Pascal Sègbégnon MITOWADE
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