Au moins quatre puissantes explosions ont fait « des victimes » dimanche dans un camp militaire et ses environs dans la capitale économique de Guinée équatoriale Bata, a annoncé la télévision d’Etat qui passe en boucle des images de maisons ravagées par les détonations et de blessés.
L’origine de ces déflagrations reste inconnue mais les premières informations indiquent « qu’elles pourraient provenir de l’armurerie » du camp militaire du quartier de Nkoa Ntoma, qui abrite notamment des éléments des forces spéciales et de la gendarmerie, a précisé un journaliste de la Television de Guinea Ecuatorial (TVGE).
La chaîne publique de ce petit Etat d’Afrique centrale, dirigé d’une main de fer par le président Teodoro Obiang Nguema depuis près de 42 ans, diffuse de nombreuses images de maisons réduites à l’état de ruines dans les environs du camp militaire, de blessés – notamment des enfants – extirpés des décombres par des civils et des pompiers et d’autres couchés à même le sol dans un hôpital et placés sous perfusion.
La première explosion s’est produite en début d’après-midi et la TVGE évoque, en début de soirée, des « victimes », puis des « blessés » et assure ne pas savoir encore s’il y a des morts.
Bata est la plus grande ville de ce pays riche en pétrole et gaz, mais dont la très grande majorité de la population vit dans la pauvreté, avec quelque 800.000 habitants sur les 1,4 million d’Equato-guinéens. Elle est située sur sa partie continentale quand la capitale, Malabo, se trouve sur l’île de Bioko.
Les images montrent aussi une épaisse colonne de fumée noire s’élevant, selon la TVGE, du camp militaire de Nkoa Ntoma. « Nous entendons les explosion et on voit la fumée mais on ne sait pas ce qui se passe », a témoigné auprès de l’AFP un habitant de Bata joint par téléphone, Teodoro Nguema.
Le vice-président en charge de la Défense et de la Sécurité, Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé Teodorin, le fils du président présenté comme son dauphin, est apparu sur la TVGE arpentant les décombres entouré d’une poignée de ses habituels gardes du corps israéliens.
Le régime de Teodoro Obiang, qui détient, à 78 ans, le record de longévité au monde en tant que président encore vivant, est régulièrement accusé d’atteintes aux droits humains par ses opposants et des organisations internationales.
Malabo affirme avoir déjoué en décembre 2017 une tentative de coup d’Etat pour laquelle la justice de ce pays a condamné, le 1er juin 2019, 130 personnes à des peines de prison de 3 à 96 ans, la moitié par contumace.
Le pouvoir accusait un groupe de mercenaires étrangers d’avoir voulu attaquer, le 24 décembre 2017, le chef de l’Etat qui se trouvait dans un de ses palais proche des frontières entre le Gabon, la Guinée équatoriale et le Cameroun. Le 27, une trentaine d’hommes armés avaient été arrêtés par la police camerounaise à la frontière, Malabo les accusant d’être les meneurs de cette tentative de putsch.
Parmi les 130 condamnés, figuraient des Equato-guinéens, mais aussi des Tchadiens, des Centrafricains, des Camerounais, ou encore cinq Français.
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