Tchad: Albert Pahimi ou la caution civile d’un régime militaire?

Nommé Premier ministre ce lundi 26 avril 2021 par le Conseil Militaire de Transition (CMT), Albert Pahimi devient le seul civil qui figure dans la nouvelle équipe qui gouverne le Tchad. Sa nomination apparaît donc comme la caution civile d’un régime militaire qui tente à apaiser les pressions internes et externes.

La prise du pouvoir par l’armée, après le décès tragique du président Idriss Deby, a suscité des réactions tous azimuts à N’Djamena, voire au-delà des frontières tchadiennes. Pour l’opposition, la constitution est claire sur une chose: l’ordre constitution aurait voulu que le pouvoir revienne au président de l’Assemblée nationale, suite au décès tragique du Maréchal Idriss Deby. Tout acte contraire est donc une violation de la constitution.

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S’inscrivant dans la même veine que l’opposition, la société civile tchadienne dénonce la prise du pouvoir par les Généraux de l’armée et a, de ce fait, annoncé des manifestations, afin que le pouvoir revienne aux civils. Pour elle, la place de l’armée est dans les casernes et sa mission n’est pas de faire la politique, mais défendre l’intégrité, la stabilité et veiller à la sécurité du Tchad.

Sur l’échiquier mondial, les voix s’élèvent et estiment qu’il est évident que l’armée fasse de son mieux, pour remettre le pouvoir, le plus vite possible, aux civils. Vendredi, l’Union Africaine a exigé le retour du pouvoir « aux autorités civiles » tchadiennes. Face à des pressions internes et externes, les autorités militaires au pouvoir ont opté pour la stratégie d’apaisement.

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Ce lundi, le Conseil Militaire de Transition a annoncé la nomination d’un civil au poste du Premier ministre, chef du Gouvernement de la transition. Il s’agit d’Albert Pahimi, un ancien Premier ministre qui est désormais le seul civil dans la nouvelle équipe dirigeante. «J’accepte d’être Premier ministre du Tchad, car l’heure est à l’union sacrée», a-t-il déclaré sur RFI, ajoutant qu’il préfère être la caution civile de la paix et de la stabilité du Tchad.

« Il ne faut pas voir les questions en termes segmentaires civils/militaires. La situation qui est la nôtre, aujourd’hui, n’appelle pas ce genre de divisions militaires/civils. Je parle d’union sacrée des enfants du Tchad pour sauver la république et la nation », a-t-il fait savoir.