Tchad: « Je ne suis pas pour un plan de succession », Emmanuel Macron tourne le dos à Mahamat Idriss Déby

Le président français a condamné ce mardi avec la plus grande fermeté la répression au Tchad. « Je ne suis pas pour un plan de succession » a déclaré Emmanuel Macron en indiquant que la France soutenait une transition pacifique, démocratique et inclusive.

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, président temporaire de l’Union africaine (UA), a été reçu à l’Elysée pour un déjeuner de travail, avec son homologue, le président français Emmanuel Macron. Les deux hommes d’Etat ont fait part de leur « préoccupation » sur l’évolution de la situation au Tchad et ont « condamn(é) avec la plus grande fermeté la répression des manifestations et des violences qui ont eu lieu ce matin à N’Djamena », a dit Emmanuel Macron lors d’une courte déclaration.

« Aujourd’hui, avant toute chose, nous voudrons exprimer notre préoccupation sur l’évolution de la situation [ Au Tchad, ndlr], en condamnant d’abord, avec la plus grande fermeté la répression des manifestations et des violences qui ont eu lieu ce matin à N’Djamena. « , a déclaré le président français Emmanuel Macron. « Nous appelons au respect des engagements qui ont été pris par le Conseil Militaire de Transition, celui d’une transition pacifique, inclusive sur la plan politique. »

Emmanuel Macron dit « Non » à une succession familiale

« Je veux ici être très clair. J’ai apporté mon soutien à l’intégrité et à la stabilité du Tchad très clairement à N’Djamena. Je suis pour une transition, pacifique, démocratique, inclusive. Je ne suis pas pour un plan de succession. Et la France ne sera jamais aux côtés de celles et ceux qui forment ce projet. » a affirmé Emmanuel Macron. « Le temps est venu de lancer un dialogue politique, national , ouvert à tous les tchadiens. C’est ce qui est attendu aujourd’hui du Conseil Militaire de Transition, et c’est la condition même de notre soutien. »

La mort du président Idriss Déby Itno a ouvert une période d’incertitude au Tchad. La tension règne dans la capitale tchadienne depuis l’annonce de la mort au combat le 19 avril d’Idriss Déby, qui dirigeait le pays depuis 1990 et venait tout juste d’être réélu, l’armée ayant immédiatement installé à la tête du pays un conseil militaire dirigé par le propre fils de l’ancien président. Mardi, dans des manifestations ont eu lieu contre la junte militaire tchadienne au pouvoir.

Même si l’armée a confié à un civil, l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacke, la direction d’un nouveau gouvernement, plusieurs dirigeants d’opposition ont dénoncé un coup de force des militaires et appelé à manifester. Le conseil militaire, présidé par Mahamat Idriss Déby, a assuré qu’il transférerait le pouvoir aux civils à l’issue d’élections démocratiques dans 18 mois.