Bénin: Luc Atrokpo, l’accomplissement du destin ?
Débarqué à Cotonou dans le cadre du scrutin communal, après avoir présidé aux destinées de la ville de Bohicon près de 17 ans, Luc Atrokpo vient d’accéder au piédestal supérieur de la Métropole, sans grande surprise. Manifestement, l’édile de la ville carrefour semble avoir vu le jour sous d’heureux auspices.
Terminus ! L’exécutif communal 2020-2026 de la capitale économique du Bénin est connu dans les moindres détails ce samedi 06 juin après le rendez-vous manqué du lundi 1er juin dernier. A la tête de l’équipe, Luc Sètondji Atrokpo précédemment maire de l’hôtel de ville de Bohicon.
Un choix de raison
Annoncée à Cotonou, la candidature de Luc Atrokpo n’a pas fait l’unanimité au sein de la mouvance présidentielle notamment dans le rang de son parti politique, l’Union progressiste. Face aux rumeurs de plus en plus persistantes, l’homme a fini par se prononcer : « Je suis un militant discipliné, je respecterai le mot d’ordre des responsables de mon parti. Et si on m’envoyait à Toucountouna ? Pour finir, ce que je sais, je suis encore maire de Bohicon. Le reste je vais en discuter avec les responsables de mon parti ».
Quelques jours plus tard, les choses se sont précisées. L’homme de Bohicon est positionné dans le 13è arrondissement de Cotonou, contre toute attente. Porté en triomphe par les électeurs, à l’issue d’une campagne électorale palpitante marquée par un renfort médiatique à nulle autre pareille, l’ex maire de la ville de Bohicon reste optimiste quant à son élection par les conseillers communaux de son parti ou du moins sa désignation par sa formation politique. Eh bien c’est fait ! De Bohicon à Cotonou, l’homme a atterri les deux pieds joints.
La trame du destin
Membre influent de la Renaissance du Bénin d’alors, Luc Sètondji Atrokpo a fait preuve de loyauté et d’intégrité jusqu’à la cassure du parti. Il a connu une ascension fulgurante qui force l’admiration. Déjà en 2008, il est élu à la tête de la ville de Bohicon après avoir été premier adjoint au maire de 2003 à 2007 sous Feu Paulin Tomanaga. Elu plusieurs fois députés, Luc Sètondji Atrokpo a opté pour ses charges communales permettant à son suppléant de siéger à l’Assemblée nationale. Tout calcul fait, l’homme a passé près de 17 ans à la tête de la municipalité de Bohicon. Un record jamais connu depuis l’avènement de la décentralisation.
Un homme de vision
Luc Atrokpo est un averti des questions de la décentralisation. A Cotonou, il peut faire le job pour avoir insufflé une nouvelle dynamique à l’administration communale de Bohicon et décroché plusieurs projets à l’avantage de sa cité même si l’image de la ville carrefour laisse parfois à désirer.
Luc Atrokpo a quand même fait bouger sa ville. Il a obtenu pour le compte de sa commune plusieurs prix et récompenses. Entre autre, prix de la meilleure commune de la coopération allemande en 2009, prix du meilleur acteur de la coopération décentralisée au Bénin les trophées Djemba Award en 2010, etc. En novembre 2015, il a été élu à l’unanimité à la tête de l’Association nationale des communes du Bénin. En décembre de la même année, il s’est fait remarquer lors de la COP21 à Paris en présentant un plan de lutte contre les inondations liées aux eaux de ruissellement dans le bassin du Zou.
Un compteur à zéro
Devenu premier citoyen de la Métropole, Cotonou, à 47 ans, Luc Sètondji Atrokpo mesure certainement l’immensité de la tâche. Une mission qui risque de ne pas lui être aussi simple comme à Bohicon, lui qui a été toujours été qualifié de maire des réseaux sociaux. « Si ce n’est pas le projet d’asphaltage, et le projet d’aménagement de certaines communes (PAURADE) entamé sous le Président Boni Yayi, le bilan de Luc Attrokpo est à la télé car sur le terrain, la terre rouge ne facilite pas les choses » laissait entendre un de ces critiques.
Et comme ce dernier, beaucoup estiment que les réalisations énormes, gigantesques de Luc Atrokpo ne sont pas sur le terrain. Il devra donc travailler durement pour prouver qu’il mérite de relever ce défi, celui de rendre la capitale économique propre et moderne. Et surtout, de prouver que « ce n’est pas seulement à la télé qu’il a fait beaucoup pour Bohicon », parce qu’il « sait alimenter la presse qui surdimensionne sa communication ».
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