Burkina Faso – Procès du putsch manqué: un des suspects dénonce de fausses accusations

Dans le cadre du procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina, les auditions continuent de plus belle. Le vingt-sixième accusé interrogé est l’adjudant-chef Gbondjaté Dibloni. Ce dernier dément toute implication dans cette attaque manquée et accuse ses subordonnés de faux témoignages contre lui.

Pour le soldat Gbondjaté Dibloni, commandant d’unité adjoint de la 2e compagnie du groupement des unités d’intervention (GUI) de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP, corps dont est issue la plupart des acteurs du putsch), ses subordonnés, le sergent Yahaya Guiré, les soldats de 1ère classe Abdou Compaoré et Sidiki Ouattara ont porté à son encontre, de fausses allégations afin de l’impliquer dans cette tentative de coup d’Etat. Ils ont en effet, soutenu que l’adjudant-chef Gbondjaté était présent à la place de la nation, où des manifestants hostiles au coup de force ont été dispersés, notamment par des tirs. Des accusations dans lesquelles ce dernier ne se reconnait pas affirmant qu’il n’était pas sur les lieux.

Son avocat a déclaré à la cour que son client « est devant vous (président du tribunal) suite à des actes de malveillance » estimant qu’il n’y a pas de « charges suffisantes » contre lui. « N’eut été ces trois dénonciations calomnieuses, mon client aurait bénéficié d’un non-lieu », a poursuivi Me N’Dorimana.

84 personnes (dont neuf en fuite) sont poursuivies pour « attentat à la sûreté de l’Etat », lors du putsch avorté de septembre 2015. Parmi les accusés figurent le général Gilbert Diendéré, chef de l’ex-RSP (garde rapprochée de l’ancien président Blaise Compaoré chassé du pouvoir en octobre 2014) et le général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré. La résistance populaire à la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés.