Inondations : l’Inde refuse l’aide des Emirats arabes unis, l’Etat sinistré du Kerala furieux

New Delhi a rejeté une aide financière de 100 millions de dollars des Emirats arabes unis mercredi.

En cruel manque d’argent pour financer sa reconstruction après la mousson particulièrement violente de cette année, le Kerala, état indien dirigé par les communistes, a vu avec fureur le gouvernement central, contrôlé par les nationalistes hindous, décliner une proposition émiratie. Les Émirats arabes unis proposaient une aide de 100 millions de dollars. Un montant supérieur à l’aide octroyée par New Delhi, estimé à 97 millions de dollars.

« Acceptez les fonds des Emirats arabes unis ou donnez-nous une compensation ! », c’est en somme le message du gouvernement régional du Kerala à New Delhi. Selon le gouvernement Modi, accepter de l’aide extérieure dans un tel scénario n’est pas en accord avec la politique de l’Inde. Le chef du gouvernement du Kerala a rappelé que malgré cette politique, les Emirats ne pouvaient pas être considérés sur le même plan que les autres pays. Il faisait ainsi référence aux millions d’Indiens du Kerala qui travaillent dans ce pays du Golfe et ont œuvré à la construction de ses infrastructures, ce qui explique par ailleurs la générosité des Emirats arabes unis.

« Conformément aux politiques existantes, le gouvernement s’attache à remplir les conditions nécessaires au secours et à la reconstruction par le biais d’efforts au niveau national », avait expliqué la veille le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. L’argent étranger ne peut être envoyé que par l’intermédiaire de personnes ou de fondations d’origine indienne, a-t-il ajouté.

Des dégâts estimés à 3 milliards de dollars

L’Inde refuse régulièrement l’aide de pays étrangers après des catastrophes naturelles. Ce fut notamment le cas après le tsunami de 2004. Selon des experts, le gouvernement indien souhaite prouver qu’il est capable de gérer seul les situations d’urgence.

À la suite de la mousson et des violentes inondations qui ont fait environ 420 morts depuis juin dans cette région tropicale du sud du pays, plus de 1,3 million de personnes sont hébergées dans des camps humanitaires temporaires. La situation s’est nettement améliorée cette semaine suite à la diminution des pluies, seules quelques zones restent inondées. Mais la décrue des eaux a aussi révélé l’ampleur des dévastations, estimées à plus de trois milliards de dollars.