Mali – Crise politique : les manifestants annoncent une trêve

Les manifestants au Mali ont décidé d’observer une trêve en ce qui concerne les manifestations alors que quatre dirigeants sous-régionaux se préparent à se rendre dans le pays cette semaine pour des entretiens de médiation afin d’essayer de résoudre une crise qui s’aggrave.

L’opposition a indiqué qu’elle mettrait une pause aux manifestations au mali alors qu’elles avaient repris lundi à la suite de l’échec de la médiation de la CEDEAO. Cette trêve est en prévision du prochain festival de l’Aïd. Selon un des leaders de la contestation cité par l’AFP, l’opposition avait « décidé d’observer une trêve sur le sujet de la désobéissance civile. Ceci afin de permettre aux Maliens de bien se préparer et de célébrer l’Aïd ». La trêve est aussi pour préparer l’arrivée prévue cette semaine, de quatre présidents ouest-africains, Ghana, Côte d’Ivoire, Niger et Sénégal, pour tenter de trouver un accord avec les parties et mettre fin à la crise politique qui secoue le Mali. « Pendant cette période, il n’y aura plus de manifestations. Et comme vous le savez également, nous nous préparons à accueillir les chefs d’Etat », a-t-il dit.

Le président Ibrahim Boubacar Keita est bloqué dans une impasse depuis des semaines avec le Mouvement d’opposition du 5 juin, et le conflit a dégénéré en violents affrontements au début du mois, faisant près d’une douzaine de morts. Les personnalités de l’opposition ont puisé dans une source de colère face aux échecs perçus par le président dans la lutte contre la désastreuse économie, la corruption et un conflit djihadiste de huit ans. Le festival musulman Eid al-Adha du sacrifice d’animaux commencera à la fin du mois et durera plusieurs jours. Issa Kaou Djim, une autre figure du mouvement de protestation, a déclaré que la trêve était une « décision très responsable et sage ». Mais l’opposition n’a pas assoupli ses demandes, publiant lundi soir une déclaration appelant à nouveau à la démission de Keita et de son régime.