Bénin: du centre, Eric Houndété enfin dans l’opposition au régime de Patrice Talon ?

Le premier vice président de l’Assemblée Nationale affichera les jours à venir sa position dans le microcosme politique actuel. Selon quelques indiscrétions, il fera bientôt une sortie politique à côté des forces de l’opposition  pour le combat à venir.

Le premier vice président de l’Assemblée nationale, l’honorable Eric Houndété est devenu complètement aphone à l’hémicycle depuis l’avènement du régime du « Nouveau départ »;. ni mouvancier, ni opposant, l’élu de l’union fait la nation (un) est devenu un énigme au sein du parlement.

[su_heading size= »17″ align= »left »]A lire aussi : Assemblée Nationale: Eric Houndété, une troisième force politique au sein du parlement? [/su_heading]

N’épousant pas la politique gouvernementale en dépit de sa proximité avec le numéro 1 de l’Assemblée nationale ( qui certainement exerce sur lui des pressions…), l’homme par principe garde également sa distance vis à vis d’une opposition qu’il a combattue dix ans durant en sa qualité de parlementaire. Pour plusieurs observateurs de la vie politique, l’élu de la 5è circonscription électorale est plutôt un « centriste » au regard de son abstention lors du vote de certains dossiers sensibles; il ne vote ni « pour », ni pour « contre » mais émet des bulletins nuls.

Cette fois-ci, c’en est trop…

Mais depuis quelques mois, l’acteur politique membre du parti Force Clé a commencé par donner de la voix sur certains dossiers. En effet, sa première véritable prise de position est intervenue lors du débat général au tour de la décision du gouvernement sur la taxation des réseaux sociaux. Un post où il s’est insurgé contre cette décision du gouvernement Talon et a invité ses collègues parlementaire à prendre leur responsabilité. « Au regard de la constitution du 11 décembre 1990, seule l’Assemblée Nationale a la prérogative de consentir les impôts et les taxes. Le parlement où je siège, n’a jamais consenti les dites taxes dans le cadre du Budget Général de l’Etat exercice 2018. De plus, les parlementaires n’en ont également pas discuté lors du Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) pour le compte de l’année 2019″, avait-il fait savoir.

Au contraire, les débats ont souvent porté sur la nécessité de réduire les charges pour les opérateurs GSM et par conséquent pour les consommateurs. Les amendements allant dans ce sens ont été portés par mes soins. » avait-il martelé.

« Mon coup de gueule, c’est pour remettre chaque institution à sa place »

Il reviendra à la charge le 24 Septembre 2018 lors des débats en plénière autour de l’examen du budget de l’Assemble nationale pour dénoncer la subordination de l’institution de contre pouvoir à l’exécutif. En effet, interrogé sur ses impressions après le vote du budget de l’institution dont il est la deuxième personnalité, Eric Houndété s’indigne de ce qui se passe au sein de l’hémicycle. « …Je voudrais dire que ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale est une vilaine mise en scène qui n’honore pas le Parlement.

Le gouvernement a adopté le budget général de l’Etat, que dis-je, le projet de budget général de l’Etat en conseil des ministres. Un projet de budget qu’il est supposé avoir transmis à l’Assemblée nationale.

Eric Houndété

Dans ces conditions, le vote du budget du Parlement n’est pas pertinent. Le gouvernement a outrepassé ses prérogatives en adoptant le budget de l’Assemblée nationale. C’est ça le vrai problème qui se pose » avait -il déploré. Pour lui, les conditions dans lesquelles le budget du parlement a été adopté est une honte infligée aux députés de la septième législature. Il en arrive à la conclusion que si les choses se passent comme ça, ceux qui estiment que le parlement est vassalisé ont parfaitement raison.

« ..Lorsque après avoir adopté le budget, l’Assemblée nationale se réunit pour adopter un budget, on se demande à quelles fins. J’espère que le gouvernement a transmis le budget qu’il a adopté. S’il l’a fait, soit l’Assemblée nationale se conforme à la volonté du gouvernement et il n’y a pas match. Dans tous les cas, dans le séquencement chronologique, il est établi que c’est le gouvernement qui a établi le budget de l’Assemblée nationale. Ou le gouvernement n’a pas transmis le budget qu’il a adopté, et à ce moment c’est l’Assemblée nationale qui se conforme aux chiffres du gouvernement et en ce moment, on aura raison de dire que l’Assemblée nationale est vassalisée. Et cela à mon avis, n’est pas bien pour notre Parlement » poursuit -t-il.

« …L’Assemblée nationale doit redorer son blason. Mon coup de gueule, c’est pour remettre chaque institution à sa place. Moi je suis membre du bureau de l’Assemblée Nationale. Je ne veux pas endosser des responsabilités. C’est une mauvaise responsabilité. » s’indigne t-il.

Ces nouvelles prises de positions qui ne sont en réalité que la posture adoptée par la minorité qui constitue l’opposition parlementaire a attiré l’attention de plus d’un. On se demandait si l’homme de Kpomassè sort enfin de sa torpeur pour se positionner politiquement. Des questionnements auxquels certains pensent avoir trouvé réponse lors de la récente visite de l’honorable Eric Houndété au domicile de l’ancien ministre Alassane Soumanou.

Eric Houndété, bientôt positionné par les FCBE?

Il se sussure de plus en plus que le premier vice président de l’Assemblée nationale, l’honorable Eric Houndété fera bientôt sa sortie politique à côté de l’opposition. Pour quelques indiscrétions, cette sortie politique pourrait bien pour être ce weekend. Selon des sources bien concordantes, l’élu de la 5ème circonscription électorale pourrait déposer sa valise dans le parti des forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE). Les négociations seraient allées assez loin et le premier vice président de l’Assemblée nationale  pourrait bientôt déclarer son opposition au pouvoir du président Patrice Talon.

Selon les mêmes indiscrétions, l’élu de l’Union fait la nation (UN) sera positionné par cette formation politique dans la 5ème circonscription électorale. Cette rentrée politique du premier vice-président du parlement sera auréolée par la présence de grandes personnalités politiques de l’opposition.

Parmi les noms qui circulent, il est à retenir la présence du  président d’honneur des FCBE, l’ancien président Thomas Boni Yayi, le président d’honneur du parti de la Renaissance du Bénin (RB), l’ancien président Nicéphore Soglo, le président du parti Restaurer l’Espoir, l’ancien ministre Candide Azannaï, des responsables politiques du parti Union sociale libérale et sans doute la présence des députés du bloc de la minorité parlementaire.