Gabon – Coup d’Etat constitutionnel: la tension monte dans les rues de Libreville

Les membres de l’opposition gabonaise et ceux de la société civile n’entendent pas se laisser faire face à ce qu’ils appellent un « coup d’Etat constitutionnel ». Choqué par la décision de la cour constitutionnelle du Gabon d’écrire un nouvel alinéa sur l’article 13 relatif à la vacance du pouvoir, la Coalition pour la nouvelle république (CNR) de Jean Ping, a invité les gabonais à un grand rassemblement ce vendredi à 15h au mythique carrefour Rio de Libreville.

En effet, suite à l’état de santé critique du président Ali Bongo Ondimba, victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) et hospitalisé depuis le 24 octobre au King Faisal Hospital de Riyad en Arabie Saoudite, la cour constitutionnelle a permis au vice-président de la République Pierre-Claver Maganga Moussavou, de présider le conseil en modifiant la constitution du pays. Une situation qui n’est pas du goût de l’opposition et de la société civile du pays.

Pour Jean Christophe Owono Nguéma, sixième vice-président du Sénat représentant l’opposition, « La Cour constitutionnelle n’a pas le droit de modifier la Constitution et de se mettre au-dessus du peuple gabonais. C’est inadmissible, c’est inacceptable. »

Pour, la Coalition pour la nouvelle République de Jean Ping, c’est un « acte assimilable à un coup d’Etat ».  « Nous dénonçons la direction, je dirais, irresponsable de la vacance du pouvoir qui n’est pas déclarée. Nous nous interrogeons sur les desseins inavoués de la Cour constitutionnelle. »

«Mme Mborantsuo, vous pouvez encore faire marche arrière !»

Ayant prévu de faire entendre leur voix contre la décision n° 219/CC, des femmes de l’opposition et de la société civile ont tenté de se rendre, jeudi 22 novembre, au siège de la Cour constitutionnelle de Libreville pour manifester leur colère et appeler à la démission de sa présidente, la très controversée Marie Madeleine Mborantsuo qui n’est autre personne que la belle mère d’Ali Bongo, une « maîtresse » du président défunt Omar Bongo avec qui elle a eu deux enfants.

Selon Gabonreview, vêtues de blanc avec pancartes et banderoles, elles avaient souhaité exprimer leur mécontentement. Mais la police les en a empêché, prétextant que leur mouvement n’avait pas été annoncé au préalable comme le prévoit la loi, nous précise le site. De plus, la police a procédé à des arrestations alors que cette manifestation des femmes étaient pacifique. Mais ce contre-temps n’aura pas empêché ces femmes d’envoyer leur message à Marie Madeleine Mborantsuo.

Un nouveau rassemblement, ce vendredi 23 novembre

Selon info241, un nouveau rassemblement est prévu, vendredi 23 novembre pour faire respecter la constitution mais surtout exiger la démission de Marie Madeleine Mborantsuo. Mais, le média précise que « ces dernières années, le ministère de l’Intérieur a systématiquement interdit toutes les manifestations de l’opposition et de la société civile qui ne leur étaient pas favorables ». Qu’en sera-t-il de la mobilisation de la coalition pour la nouvelle République (CNR), proche de Jean Ping ?