CPI – Audience Gbagbo: tous les arguments du procureur écrasés par la défense

L’audience annoncée pour ce jeudi à la Cour pénale internationale (CPI), par la majorité des juges de la chambre en charge des affaires Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, a effectivement eu lieu.

Dès l’entame de la séance, il n’y a pas eu de perte de temps ; l’accusation est directement revenue à la charge en s’opposant à une libération provisoire de l’ancien chef d’Etat ivoirien sous le prétexte que ce dernier était très populaire ou encore que « l’aile dure du Front Populaire Ivoirien (FPI) pourrait vouloir reprendre le pouvoir par la force, ou l’aider à prendre la fuite via un réseau criminel », rapporte le site Koaci. Pour la défense de Gbagbo représentée par Me Emmanuel Altit, il s’agit encore d’une invention de l’accusation pour entraver la sortie de prison de leur client.

« Quel est le rapport ? Il n’y a pas de preuve de l’accusation qui prouverait l’existence d’un réseau constitué de criminels (…) La réalité, c’est que ceux qui soutiennent Laurent Gbagbo sont nombreux en Côte d’Ivoire, en Afrique et partout dans le monde. L’accusation veut maintenir Laurent Gbagbo en détention parce qu’il est populaire. Ce n’est pas du droit », a martelé l’avocat, démontant ainsi les propos de l’accusation.

Le bureau du procureur à évoqué pour étayer son argumentaire, le cas des « Gbagbo ou rien » comme signe d’un probable retour de la violence si Gbagbo est libéré. Le média d’information écrit que « Me Altit a relevé que ces derniers étaient issus d’un parti politique légalement constitué. Il a cité en exemple feu Aboudrahamane Sangaré souvent indexé par l’accusation. Il est revenu sur les hommages que lui ont rendus Guillaume Soro et le ministre Bandama Maurice Kouakou au nom du RHDP, lors de ses obsèques. Pour ce dernier, la vision de l’accusation est propre à elle ». L’homme de droit indique aussi que « le procureur prend une position politique », avant de s’interroger :

« Pourquoi l’accusation crée –t-elle une autre réalité pour maintenir Laurent Gbagbo en détention ? ».