France: graves révélations de Médiapart  sur l’affaire Benalla 

On ne finira jamais de se demander les réelles relations entre Alexandre Benalla et Emmanuel Macron. Médiapart vient en effet mardi, de faire de graves révélations sur des enregistrements sonores dans lesquels on entend l’ancien collaborateur de l’Elysée se vanter du soutien de Macron à Benalla. « Tu vas les bouffer, t’es plus fort qu’eux », aurait dit le président à Alexandre Benalla.

D’après les enregistrements de Médiapart, en juillet dernier, alors que Le Monde venait de montrer les images de Benalla impliqué dans des violences, celui-ci se vantait des derniers événements et du soutien du président de la République. Quelques jours après le déclenchement du scandale, Benalla téléphone à Vincent Crase, aussi mis en examen dans cette affaire. L’ancien chargé de mission de l’Elysée semble plutôt satisfait de lui. Il évoque une conversation avec Macron : « Truc de dingue, le patron hier soir il m’envoie un message, il me dit: ‘Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux. C’est pour ça que je t’avais auprès de moi’ ».

Plus tard, il se vantera même de la commission d’enquête à son sujet : « A 26 ans, y a pas grand monde qui provoque deux commissions d’enquête parlementaires, qui bloque le fonctionnement du Parlement…», dit-il. Toutefois, l’Elysée a démenti l’existence de ces messages auprès de Médiapart.

Contacts avec un oligarque russe

Mais Mediapart révèle aussi dans son long article qu’Alexandre Benalla a été impliqué directement dans un contrat de sécurité signé par Vincent Crase avec Iskander Makhmudov, un oligarque russe, «proche de Vladimir Poutine» et «soupçonné par plusieurs magistrats européens d’accointances avec l’un des pires groupes criminels moscovites». Or Benalla travaillait encore à l’Elysée à l’époque. Ce dernier et M. Crase avaient affirmé le contraire devant la commission d’enquête sénatoriale.

 «Ces informations étayées rendues publiques par Mediapart confortent les questions que nous avons posées à M. Benalla sur l’hypothèse de sa collaboration à un contrat avec un oligarque russe pendant qu’il était en fonction à l’Elysée», a réagi auprès de l’AFP Philippe Bas, président (LR) de la Commission des lois du Sénat.

 « Affaire d’Etat »

«Cette affaire est très grave», a pour sa part déclaré le co-rapporteur Jean-Pierre Sueur (PS) sur Public Sénat. «Et je rappelle simplement qu’il y a une loi qui prévoit des sanctions très lourdes lorsqu’on ment sous serment. Ça peut être cinq ans de prison, et une somme importante, 75.000 euros d’amende». «Ces révélations sont la confirmation que depuis le début l’Elysée cache une affaire d’Etat aux Français», a de son côté réagi une des porte-parole de LR, Lydia Guirous.