Venezuela : Juan Guaido rentre à Caracas, Maduro dans un grand dilemme

Le chef de l’opposition vénézuélienne Juan Guaido, reconnu par les États-Unis et plus de 50 autres pays comme président par intérim légitime, est rentré dans son pays lundi après dix jours de voyage à travers l’Amérique du Sud pour rencontrer d’autres dirigeants. Les États-Unis ont sévèrement averti le président vénézuélien Nicolas Maduro de ne pas arrêter ni faire de mal à Guaido à son retour.

Guaido a été accueilli à l’aéroport de Caracas lundi matin par des supporters enthousiastes, une sécurité renforcée et un groupe de diplomates de haut rang venus des États-Unis, d’Europe et d’Amérique latine. « Nous sommes venus pour que personne ne tente de faire du mal à Juan Guaido », a déclaré carrément l’ambassadeur de France, Romain Nadal. La semaine dernière, Maduro a accusé Guaido d’avoir enfreint la loi en quittant le Venezuela, malgré l’interdiction de voyager, et déclaré qu’il «ferait face à la justice» à son retour. Le conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton, a averti Maduro dimanche soir de ne prendre aucune mesure contre Guaido. Le vice-président Mike Pence a réitéré cet avertissement lundi matin.

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Guaido a appelé à des manifestations de masse coïncidant avec son retour au Venezuela et il a semblé avoir obtenu ce qu’il avait demandé lundi avec la foule venue l’accueillir à sa descente d’avion. Le retour de Guaido est un moment charnière pour la structure du pouvoir au Venezuela. Son absence a clairement eu un effet affaiblissant sur l’opposition, qui pourrait commencer à se désagréger s’il restait en exil avec les menaces de Maduro . Son retour est un geste de défi indéniable au du régime de Maduro, qui paraîtra faible et explosif s’il ne prend pas les mesures qui s’imposent, mais provoquera une crise internationale majeure et frustrera l’opposition et ses partisans s’il le fait. « Si le régime tente de me kidnapper, de réaliser un coup d’Etat, nous connaissons les mesures à prendre », a déclaré Guaido à ses partisans dimanche soir. Il a ajouté que son arrestation serait « l’une des dernières erreurs » que Maduro pourrait commettre.