Bénin: vers la « légitimation » de l’Assemblée nationale

L’Assemblée nationale, huitième législature, est en voie d’être légitimée. A l’issue de la rencontre tenue entre le chef de l’Exécutif et la conférence des présidents de l’institution parlementaire, la brèche est plus que jamais ouverte pour faire oublier au peuple béninois son combat sur l’illégitimité de Louis Vlavonou et ses collègues.

Dans la déclaration finale lue par le ministre de la communication et de la poste Alain Sourou Orounla, il apparaît clairement que les députés vont voter une loi d’amnistie pour permettre la mise en liberté des individus mis en prison lors des événements ayant marqué la période électorale courant avril-mai 2019. Le président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou, dans sa déclaration à la presse, a insisté sur la nécessité de voter cinq voire six lois pour la mise en application des recommandations. Il n’a pas toutefois révélé la quintessence des lois à voter.

Cependant, les indiscrétions indiquent que tout cela se passe pour légitimer le parlement taxé d’illégitime depuis son installation. D’abord la réunion du chef de l’Etat avec les présidents des commissions spécialisées prouve à suffisance que l’Assemblée nationale est  dans ses prérogatives républicaines. Le vote d’une loi d’amnistie donnera un écho inouï auprès des populations au point où personne, outre les résistants, ne pourra se préoccuper de la légitimité ou non de l’Assemblée nationale. Le boulevard sera donc ouvert pour l’adoption des quatre ou cinq autres lois dont, éventuellement, la révision de la constitution. Pour avoir accepté la loi sur l’amnistie, le commun des Béninois n’aura d’autres choix que d’acquiescer tout autre chef-d’oeuvre venant du parlement.

L’organisation d’élections générales pourra ne pas intervenir en 2020 comme l’ont souhaité certains participants au dialogue. Encore que le rapport n’a mentionné aucune date à ce sujet. Il reviendra donc aux parlementaires de définir, dans les nouvelles lois, la période à laquelle il faut aller à cette expérience.

 

3 comments

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Dine le Président

Bonne lecture des événements. Si la loi est votée, les prisonniers seront libérés et on ne pourra plus dire que cette assemblée qui est pourtant légitime est « illégitime ».
Si après cela, on le qualifiait encore de noms d’oiseaux, on pourrait donc demander aux libérés de retourner en prison et c’est cela qu’ils ne feront pas.

Ils auront eux-mêmes cautionné ce qu’ils redoutent.

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Dine le Président

Ils auront eux-mêmes cautionnés ce qu’ils ont refusé de reconnaître. Et puis, le tour sera joué.

En acceptant la libération des prisonniers sous une loi d’amnistie votée par le parlement qualifié « d’illégitime », ils devront implicitement accepté les autres lois qui seront votées et par ricochet une modification de la constitution. Nous en avons besoin pour aller de l’avant.

Bravo à TALON.

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TOUTOUOLA

Pour un homme d’affaires, en politique il n’a pas toujours tout fait de la bonne manière, mais il faut lui reconnaître qu’il est meilleur politicien que ceux qui se déclarent en être un.